(Amulette du Moyen Age; dite Lilith 1701)AMULETTES et TALISMANS De l'époque des cavernes à celle des ordinateurs, des milliers d'accessoires magiques ont toujours aidé l'homme dans les moments cruciaux de l'existence. Toutes les fables vont dans ce sens: dans l'entreprise la plus désespérée, quand tout semble perdu, voici qu'intervient la noisette, le peigne ou le briquet enchantés, chargés de forces mystérieuses, pour sauver in extremis le héros et le tirer d'embarras.
Je ne crois pas que l'on puisse dresser une liste exhaustive de ces "amis" surnaturels. La grande diffusion des amulettes et des talismans, partout et de tout temps, a fait que les formes, dimensions et matériaux les plus divers coexistaient au sein d'une même culture; graines, plan-tes, pierres, parties d'animaux, petits objets constituaient un soutien efficace face à l'insécurité humaine.
On choisissait plus spécialement tous les objets dotés de caractéristiques particulières, de formes et de couleurs inhabituelles, de trous naturels qui en faisaient des bijoux, de signes étranges qui les différenciaient en leur conférant un caractère sacré.
A l'aube des civilisations humaines, chez les populations dites primitives, l'art de fabriquer des amulettes et des talismans était relative-ment simple; il s'agissait de recueillir ou de se procurer les éléments du monde naturel qui, par leur qualité même, semblaient propices, qui suggéraient 'une relation avec le but poursuivi, et de les charger magiquement, éventuellement par des danses et des prières.
A présent, ces objets ont souvent été dépréciés. Pourtant, si les Egyptiens, les Juifs, les Chinois et les Indiens, détenteurs du savoir anti-que, s'en servaient couramment, cela signifie que ces instruments étaient chargés d'un pouvoir, d'une force méconnue.
Les connaissances occultes de ces cultures évoluées ont petit à petit enrichi et compliqué l'art talismanique.
L'Astrologie, la Kabbale et la Gnose ont fait leur apparition, en assumant un rôle toujours plus important et en se substituant, tout au moins partiellement, au principe de l'analogie, la reine de la magie naturelle dont les amulettes et les talismans tirent leurs origines. Ces objets magiques fonctionnent par conséquent soit en vertu d'esprits et de puissances qui convergent en eux, soit par le biais d'une force intrinsèque, le mana polynésien, qui les envahit.
La force, la sacralité et donc le péril font de l'amulette et du talisman des condensateurs de forces fluides, humaines et cosmiques: la puissance de l'opérateur et de sa volonté, et la puissance du symbole, des lettres, du nombre, de la figure géométrique, coexistent dans ce minuscule objet de métal ou de parchemin. En favorisant cette fois encore le principe de similitude et de correspondance analogique, il multipliera l'énergie qu'il a reçu pendant sa fabrication, il recevra et catalysera les énergies planétaires et cabalistiques avec lesquelles il a été mis en rapport.
Tout le monde ne peut toutefois pas devenir fabricant d'amulettes ou de talismans.
Seul celui dont la volonté et la capacité de focaliser sa pensée sont très développées, et qui réussit assez bien dans un domaine précis, peut travailler magiquement pour d'autres personnes qui n'ont pas autant de chance, ou quelquefois pour lui-même en vue de moments moins propices.
De plus on ne peut pas, même si beaucoup de soi-disant mages le font, produire des amulettes et des talismans en série pour ensuite les distribuer à différentes personnes: leur efficacité en serait considérablement diminuée. Ce sont des objets strictement individuels, fabriqués ad persona suivant chaque caractéristique zodiacale et les objectifs poursuivis, à n'utiliser qu'à certains moments et dans un but bien précis.