l ’a r b r e e t l a c r o y a n c e.
g u é r i s o n e t s o r t i l è g e s
le « chêne aux clous » de la forêt de Saint--Mars-la-Jaille à Bonnœuvre
L ’arbre et les clous -Peu d ’arbres guérisseurs ont survécu . La commune de Bonnœuvre conserve pourtant en forêt de Saint-Mars-la-Jaille un arbre exceptionnel, le Chêne aux clous, qui posséderait le pouvoir de guérir des furoncles. Seul survivant d ’un groupe de chênes rouvres abattus avant 1742,il est aujourd’hui isolé au milieu de sujets plus jeunes. Il se distingue par une branche basse à l ’horizontalité parfaite, et surtout par une niche fixée à son tronc et qui abrite une Vierge à l ’Enfant, par une prière affichée, par des vases de fleurs fraîches.
La tradition conduit des habitants de la région à venir planter des clous dans son écorce, après avoir fait sept fois le tour de l ’arbre. Chaque clou est censé faire disparaître un furoncle. La présence de clous récents trahit la permanence de cette pratique.
Pourquoi cet arbre ? Quand cette pratique est-elle née ?La légende raconte qu ’un prêtre réfractaire, ou bien un évêque, serait enterré au pied de l ’arbre depuis la Révolution, ce qui ne fait que rendre plus difficile toute tentative d’explication.En Belgique, dans le Hainaut, un chêne à clous est vénéré pour les mêmes raisons, avec le même rituel. D’autres sites de Loire-Atlantique sont réputés bénéfiques pour le traitement des furoncles, toujours à l ’aide de clous. Dès le XII esiècle, les furoncles sont appelés « clous »dans le langage populaire. L ’homonymie est évidente, qui conduisait même à l’invocation d ’une statue de saint Cloud dans une ancienne chapelle à Ancenis.
À Lusanger,c ’est saint Philippe qui guérit les « clous ».Au nord de la forêt de Domnaiche, l ’ancien prieuré de Briangault possédait une chapelle vouée à saint Laurent, où le dépôt d ’une poignée de clous sur l ’autel suffisait à guérir les furoncles. Il n ’est pas anodin de constater que cette partie du département est très riche en vestiges antiques (avec par exemple le site de Quibut, considéré comme un lieu de culte druidique), ainsi qu ’en fontaines miraculeuses et en chapelles dédiées à des saints guérisseurs.