Purification Autochtone Métisse
PRÉFACE
Cette approche à la purification est une approche présentée par un Métis gardien de la spiritualité. Les Métis ont maintenu au fil du temps un heureux sens de l’adaptabilité. Cela leur a permis d’échapper à l’assimilation. Ce sont eux qui ont assimilé ce qu’ils croyaient leur être utile en temps opportun. Ainsi en va-t-il des approches à la spiritualité autochtone. Ils sont des Autochtones qui vivent parmi la population en général. Pour ceux qui ont conservé leur culture identitaire, ils ont adapté l’expression spirituelle en échappant ainsi à la répétition de rituels qui engendre de manière incontournable la sclérose spirituelle. Disons-le, il y a un marché lucratif pour les rituels autochtones où tout et un chacun peut prétendre vendre de la culture sans la posséder, va-t-il de soi. La culture et la spiritualité ne s’expriment pas par des spectacles participatifs. Voici ce que propose mon ami.

Raymond Cyr
Métis

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Purification Autochtone Métisse
Ce dont vous avez besoin :


De la sauge et/ou du cèdre et/ou du foin d'odeur et/ou du genévrier.

1 petit récipient (bol de terre cuite ou une oreille de mer (abalone) ou un récipient en bois et aux rebords bas),

1 plume d'oiseau (un oiseau que vous connaissez et pour lequel vous avez une connaissance et une affection réelle. Ce peut être aussi une aile d’oiseau).

MANIÈRE DE FAIRE

Précisons tout de suite que la manière de faire est personnelle à chacun et c’est ce qui garantit l’authenticité des gestes qui seront posés. C’est dans une intention profonde et ressentie par le purificateur que le résultat doit être attendu. Cela distingue le vrai de toute copie ritualisée et sans âme. Et si vous ne possédez pas le ressenti suffisant, vous ne distinguerez jamais le vrai du faux.

Permettez-moi une mise en garde amicale. Certains verront en cette mise en garde une interdiction formelle tandis que d’autres y verront un avertissement. Ainsi, un individu sous l’emprise de toute drogue ou d’alcool ne devrait pas recevoir la purification. Les femmes dans leur période menstruelle devraient de même s’abstenir, mais pour des raisons différentes, bien entendu. Je ne ferai pas valoir les raisons supportant cette mise en garde. Je me propose de vous livrer prochainement un article sur le sujet.

Voici donc ma manière, à moi, une manière qu’il n'est certainement pas obligatoire de répéter à la lettre pour purifier. Toutefois, voyez par vous même que certains éléments devraient être présents dans cette purification.

Donc, placez de la sauge, du cèdre, du foin d'odeur, du genévrier ou un mélange de ces ingrédients dans le récipient et allumez. Lorsque le feu a créé une braise suffisante qui consume lentement la matière, éteignez les flammes en plaçant un couvercle « naturel » de votre choix dessus le récipient le temps nécessaire d'étouffer la flamme vive. Voyez ensuite s’il y a suffisamment de fumée produite. Vous pouvez activer la braise en créant un courant d’air qui souffle sur la braise en faisant circuler l’air ambiant à l'aide de votre plume (ou, aile d’oiseau).


Si vous en avez envie , vous pouvez offrir la fumée, à l'aide de la plume ou de l’aile, aux 4 points cardinaux ainsi qu’au sol qui porte votre pas, la Terre - Mère, au ciel, notre Grand esprit... (Quant à l’eau, elle est l’objet d’une approche distincte.) Au rapport de chacune des directions représentées par les quatre points cardinaux, chacun devrait, selon sa propre coutume, y faire valoir son mode de perception qui lui, présente nécessairement des différences d’un individu à l’autre. Il faut savoir respecter le principe de base que les perceptions du monde sont différentes d’un individu à un autre, d’un groupe à un autre, etc. Ce respect de la différence par les purifiés les prépare à une vision particulière du monde qu’est celle du purificateur, des autres groupes, etc. Or, aucun rite de purification ne saurait être jugé plus adéquat qu’un autre.
Les quatre points cardinaux sont plus que de simples directions de la rose des vents, celles que l’on retrouve sur une carte ou sur une boussole. Ce sont des points à l'intérieur d'un cercle. Ces points qui représentent quatre grandes puissances naturelles. Ces puissances s’expriment dans les saisons d’une année et sur le cours d’une vie. En ce sens, l’est peut représenter pour certains la naissance et le sud être le temps de la quête de visions intérieures, de son animal totem et autres selon l’individu et les coutumes. Et enfin l'ouest, lieu où le soleil se couche, un temps de réflexion et de méditation. Le nord parlerait de maturité et de sagesse. Mais, comme il y a danger de ritualisation où les gestes ont pris le dessus sur la profondeur de l’âme, j’insiste sur le fait que votre conception du monde par les quatre directions dépend strictement de vos coutumes à vous. Moi, je privilégie une approche ancienne qui veut que j’aille que par ce que je ressens en ceci, ce qui me vient du dedans, comme si je me le faisais souffler doucement à l'oreille, au fur et à mesure.
En effectuant ces gestes, vous devez être en contact avec votre personne profonde, le soi intérieur. Vous proposez donc que par votre stricte pensée ce que vous souhaitez obtenir. Vous pouvez faire des demandes pratiques ou, si vous n'en avez pas à faire, parlez tout bonnement de ce que vous ressentez. Partagez avec toutes les dimensions de votre être. Donnez-vous ce moment d’expression intérieure profonde. Vous remerciez ainsi le Grand Esprit pour ce contact intime et pour ce que vous êtes et avez déjà.

Rituel vis à vis les autres : (si vous êtes en groupe)

Placez-vous près de la personne et dirigez la fumée en commençant depuis les pieds en remontant jusqu'à sa tête. Faites cela en commençant par devant son corps puis faites pivoter la personne afin d'envoyer la fumée couvrir son dos depuis ses pieds jusqu'à la tête.

Vous pouvez effectuer ces gestes sur une personne couchée. Commencez par ses
pieds et finissez par sa tête. Vous pouvez insister sur la partie du corps qui est malade.

Une fois vos gestes faits, laissez brûler la sauge (ou autre) dans le récipient. Par la suite, jetez les cendres à l'extérieur dans un endroit propre et naturel. Ne les jetez pas dans la chasse d'eau car elles suivraient un parcours pollué au maximum.
Au plan scientifique, l'effet sur le corps est qu’il y a élimination des ions positifs, ions qui sont nuisibles. Ce phénomène peut être observé après un gros orage électrique. Quand l’on sort dehors dans le calme après l’orage, l’on a cette impression si vivante d’un étrange bien-être qui nous envahit. C’est ce même effet que la purification rend. Et encore là, si peu de personnes songent à en profiter pour méditer ou envoyer des messages de paix.


Marco Daigle
Métis et fier de l'être.

Fumigation : contre-indications

L'Autochtone de notre pays ne buvait pas d'alcool avant l'arrivée des Européens. Il ne consommait pas de drogues non plus. Un homme se purifiait dans la fumée alors qu'il était reposé et dispos. Toutefois, d'autres pratiques de purification différentes de la fumigation, telle la sudation par l'effort ou la chaleur d'un feu, existaient et se pratiquent toujours chez les Métis. Et redisons que la fumée, celle conservant la venaison ou protégeant les peaux tout comme celle tirée du foyer de la pipe allumée ne transportaient pas de produits chimiques ajoutés. Même là,les fourneaux de pipes n'étaient pas nécessairement bourrés de tabac. Pour nous, fumiger demeure un geste de purification (pas simplement fumer, bien entendu). Il faut voir depuis ces passés hivernaux nos feux clairs porter la fumée droite vers le haut de la tente. De fréquents rituels s'y faisaient en présence de tous, femmes incluses, bien sûr. Mais pas toutes. Une amie Slavie, au nord de la Colombie-Britanique, me racontait que sa grand-mère, aux temps de sa fertilité, devait aller s'asseoir au dehors de la tente sur un petit tas de mousse (cueillie sur les troncs d'arbres, en hiver) au plus fort de sa période menstruelle (qui ne durait pas bien longtemps). Ces Indiens y voyaient le travail d'un esprit. Ceux-ci ont des approches au réel qu'il faut respecter. Le Métis voit les choses à sa manière. Je laisse donc mon ami vous en parler.

Raymond Cyr
Métis


Fumigation : contre-indications
Pourquoi il est recommandé de ne pas participer aux scéances de purification alors que les femmes ont leur règles ou d'autres (homme ou femme) sont sous l'influence de drogues ou d'alcool?

Retournons un peu dans notre histoire, celle du peuple métis. Le peuple métis est une réalité en croissance durant les années 1600. Chez les Français de cette époque, le barbier est souvent le chirurgien car c'est lui qui possède la meilleure lame pour pratiquer les saignées et une main habituée à diriger la lame. Saigner est alors considéré comme purifiant. Les femmes qui sont dans leurs règles sont vues comme se purifiant. Le fait que le sang d'une personne sous l'influence de la boisson coagule peu est amplement connu en ce temps. La saignée n'est pas recommandée pour ces personnes.

Des Français qui eurent des femmes indiennes comme épouses auront donné naissance à la nation métisse de l'Est du Canada et laissé à leurs enfants une vision postiive de la femme métisse qui a "ses règles". Ces femmes employaient la fourrure du lièvre, douce, absorbante et très facilement lavable, comme serviette hygiénique. Quelques siècles plus tard, elles s'adonnaient à la récupération et découpaient dans des poches de coton, des sacs de farine (Robin Hood, Purity et Five Roses) ou encore de sucre (Lantic) ou dans de la flanelle pour se faire des serviettes. Nous sommes alors loin du petit tas de mousse dont mon ami Raymond Cyr vous parlait.

Alors pourquoi les femmes qui menstruent ne devraient-elle pas aujourd'hui participer aux exercices de purification?

La femme qui a ses règles est engagée physiologiquement dans un cycle de purification. L'on ne peut pas doubler cette purification si naturelle par un autre exercice de purification. Il faut respecter cette période de renouveau que la nature impose, tout simplement.

Quand à la personne sous l'influence de l'alcool (ou de drogues), c'est l'inverse. Elle se souille à tant de niveaux au lieu de se nettoyer. Elle n'a pas ce respect nécessaire de son corps. Lorsque la personne qui est ainsi sous l'emprise de ces produits qui modifient le comportement et altère les fonctions cérébrales, les fonctions des organes vitaux aussi, la relation spirituelle de la personne avec elle-même ne peut qu'être artificielle. Et de ce fait, étant dans un monde d'artifice, factice, inventé, elle se leurre à coup sûr. La proximité avec soi donne alors dans l'invraisemblable ou la divagation. Ils voguent dans des espaces éthériques où se configure une malignité d'esprit.