Organisation et gestion du clergé
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Il n'existe pas de clergé ou de gouvernement organisé dans les traditions et les pratiques spirituelles autochtones. Toutefois, certaines personnes, tels les anciens ou les chamans, jouent des rôles particuliers importants dans la tradition.
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Les anciens et les chamans peuvent être des hommes ou des femmes.
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On détermine les anciens selon leur âge, leur sagesse et leur expérience de vie. Parfois, une personne plus jeune ayant acquis une sagesse et une expérience de vie exceptionnelles peut devenir un ancien, mais cela n'est pas chose courante.
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Les chamans jouent un rôle de guérisseur physique et spirituel; ils dirigent des cérémonies précisément à cette fin. Ils possèdent des connaissances particulières des remèdes et des herbes à utiliser dans certaines conditions.
Propagation de la foi
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Les dirigeants spirituels autochtones voyagent beaucoup afin de diriger des rites ou des célébrations ou afin d'y assister. Dans le cadre de ces événements, plusieurs sont exposés aux traditions spirituelles, et les Autochtones canadiens qui ne l'ont pas encore fait sont encouragés à revenir à leurs traditions spirituelles en y participant.
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La célébration des pow-wow ou d'autres rituels ou célébrations devant le public sensibilise les gens aux traditions spirituelles autochtones et leur permet de mieux les comprendre. Le prosélytisme n'est cependant pas un objectif de ces démonstrations.
Célébrations et fêtes importantes
Jours d'observance réguliers
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Aucun
Fêtes spéciales
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La danse du soleil : la cérémonie de la danse du soleil est célébrée par les Premières nations dans les Prairies et les régions environnantes. Elle a généralement lieu en juin ou en juillet, pendant la période de la pleine lune. Selon la tradition, elle a vu le jour lorsqu'un guerrier a demandé une vision qui lui a permis de comprendre une nouvelle façon de prier le Grand Esprit, bon nombre de personnes n'attachant plus beaucoup d'importance à la cérémonie du calumet. Son objectif est l'engagement personnel des guerriers participants envers le Grand Esprit. Les danseurs doivent prendre part à quatre danses du soleil annuellement afin de se préparer à l'étape finale du rituel. Quatre jours avant la cérémonie, les danseurs se préparent en se purifiant, tantôt dans les sueries, tantôt en méditant et en recueillant des vêtements de cérémonie à utiliser pour la danse du soleil. La danse du soleil en soi se poursuit pendant quatre autres jours au cours desquels le danseur jeûne. À la dernière étape du rituel, les danseurs se percent les muscles de la poitrine ou du dos avec des bâtons pointus qu'ils attachent ensuite à un poteau central avec des lanières de cuir. À la fin de cette danse autour du poteau, ils se libèrent des lanières en utilisant la force et ce faisant, se déchirent la peau. Cela permet aux danseurs de se libérer de l'ignorance. Après la danse du soleil, une autre cérémonie a lieu à la suerie.
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Les cérémonies de dénomination : les Premières nations ont différents rituels pour les cérémonies de dénomination. La signification même du nom constitue un aspect commun. Contrairement au nom donné à la naissance et qui identifie normalement une personne à des fins légales, le nom donné à un enfant ou à un adulte pendant la cérémonie de dénomination est un nom traditionnel qui a une signification particulière pour la personne, puisqu'il reflète sa personnalité ou encore un exploit remarquable. Le nom est habituellement donné par d'autres personnes qui reconnaissent certains traits particuliers de la vie de la personne, de son caractère ou de sa personnalité qui doivent être soulignés par un nom significatif. Un nom peut changer plusieurs fois au cours d'une vie.
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La fête du milieu de l'hiver : cette fête a lieu vers le solstice d'hiver; il s'agit d'une célébration pour le printemps qui vient.
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La recherche de la vision : en général, cette cérémonie est tenue par les nations algonquiennes et sioux sur les Plateaux de l'intérieur. La personne en quête de vision doit aller à un endroit sacré et jeûner pendant quatre jours, tout en cherchant à obtenir une vision et des directives pour sa vie. On s'y prépare tout au long de l'année précédente, et les parents ou les anciens peuvent conseiller à un jeune de faire une recherche de vision. L'ancien peut ensuite interpréter la vision.
Code vestimentaire
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Les hommes et les femmes portent normalement les cheveux longs, certaines Premières nations les considèrent sacrés. On peut les porter en tresses. Les hommes portent généralement trois tresses, représentant le corps, l'esprit et l'âme. Bien que la longueur et le style des cheveux ne soient pas uniformes parmi les Premières nations, les tresses ou les cheveux non coupés signifient en général que le style adopté a une importance spirituelle et culturelle pour la personne et qu'il permet à la personne de mieux s'identifier comme membre d'une Première nation en particulier.
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Une personne peut porter un sac de médecine lorsqu'elle désire demander la protection des esprits des quatre points cardinaux. Un ancien prescrit le contenu du sac, qui peut contenir les quatre plantes sacrées qui sont le cèdre, le tabac, la sauge et le foin d'odeur ou peut-être le kinnickkinnick. D'autres herbes sacrées ou des parties d'animaux peuvent être mis dans un sac, par exemple les champignons de saule jaune, les testicules de castors séchés ou en poudre et les crottes de buffle sont également des éléments courants. Lorsque le détenteur désire invoquer la force des esprits, il les utilisera en général en les brûlant. Un sac sacré ne doit être touché que par son détenteur ou par l'ancien. Autrement, il en résulterai une violation des sentiments religieux de son détenteur et une profanation de son contenu. Si le contenu doit être examiné à des fins d'application de la loi, cela doit être fait par un homme en raison de la croyance populaire qui veut qu'une femme qui a ses règles possède plus de pouvoir spirituel qu'un homme, et que sa force, que celle-ci respecte ou non les traditions spirituelles autochtones, annulerait le pouvoir du sac de médecine. Si la GRC procède à l'examen, on demande en général au propriétaire du sac et non au membre de la GRC d'en montrer le contenu.
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Les quatre herbes sacrées sont parfois épinglées aux vêtements.
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Les anciens peuvent épingler d'autres articles ou symboles sacrés à leurs vêtements ou les porter d'autres façons. Les articles diffèrent selon la tradition de la tribu.
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Un vêtement particulier peut être nécessaire pour les célébrations.
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Le costume traditionnel des hommes peut comprendre un vêtement décoré de perles ou de piquants de porc-épic, de franges colorées et de plumes d'aigle.
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Le costume traditionnel des femmes peut comprendre des robes longues ou au genou décorées de perles, de rubans ou de coquilles; elles peuvent également porter des mocassins et des jambières ainsi qu'un châle spécial. Elles peuvent aussi porter des bijoux et des accessoires pour les cheveux.
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Des objets sacrés sont également exigés lorsque le costume de cérémonie est requis. Il comprend des boucliers, des armes, des bâtons, un cercle d'influences, des plumes ou des ailes d'aigle ainsi que des éventails.
Code alimentaire
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Le jeûne est une des nombreuses façons pour les Autochtones canadiens de prendre part à une expérience spirituelle. Le jeûne peut se poursuivre pendant une ou plusieurs journées. Un ancien peut fournir des directives pour le jeûne et s'assurer que la santé de la personne est adéquate pour les conditions du jeûne. On peut également demander à un médecin d'évaluer la santé de la personne. Pendant la période de jeûne, on s'abstient de consommer toute nourriture et boisson.
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On peut exiger des aliments particuliers pour certains rituels ou célébrations. Ces aliments sont différents selon les traditions de la tribu.
Code en matière de soins médicaux et de santé
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En temps de maladie, on peut utiliser un hochet afin de ramener les esprits à la vie pour qu'ils puissent aider à la guérison du malade.
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On peut également secouer le hochet pendant une cérémonie de suerie afin d'invoquer les esprits des quatre points cardinaux pour aider à la guérison physique ou spirituelle.
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Une personne malade peut désirer brûler du tabac, du foin d'odeur ou d'autres herbes sacrées pour aider à sa guérison.
Décès et funérailles
Les pratiques en matière de funérailles et de deuil varient selon les différentes nations et selon chaque famille. La grande majorité des peuples autochtones chrétiens préfèrent en général des funérailles et des obsèques propres à leur Église. Ceux qui adoptent les traditions spirituelles autochtones, et certaines personnes qui intègrent certains de leurs aspects aux funérailles chrétiennes, peuvent observer certaines des pratiques générales indiquées ci-dessous ou les adopter toutes. Les pratiques indiquées sont particulières aux Premières nations des groupes linguistiques présentés.
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Peuple algonquin
o Une personne qui a choisi de suivre le chemin de la vie se voit accorder l'entrée sur la terre des esprits.
o L'enterrement a lieu quatre jours après le décès.
o Après l'enterrement, on construit une maison de l'esprit, et on offre une assiette de l'esprit afin d'abriter et de nourrir l'esprit qui peut être encore présent après la mort, se préparant à partir pour la terre des esprits.
o Les biens d'une personne sont enterrés avec elle. Ceux-ci comprennent un sac de médecine, un bol et une cuillère ainsi qu'un peu de maïs, de tabac et un calumet si la personne en avait un. Cela afin que l'esprit puisse participer au festival des esprits au cours duquel on l'accueille dans la terre des esprits.
o Pendant les quatre jours suivant l'enterrement, la famille et les membres de la collectivité entretiennent un feu sur le tumulus. Pendant ce temps, l'esprit s'en va à la terre des esprits.
o La famille porte le deuil pendant une année.
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Peuples iroquois
o La Confédération iroquoise est composée des Premières nations Mohawk, Onondaga, Sénéca, Oneida et Cayuga.
o La Grande Loi de la paix donne les directives en matière de pratiques pour les funérailles et l'enterrement.
o On y indique des paroles à utiliser au cours des funérailles. On dit à l'esprit d'aller vers le Créateur et on dit aux participants de porter le deuil, de faire preuve de modération, d'éviter le commérage et de maîtriser leur comportement personnel.
o On suggère une période de deuil de une année, toutefois, une période de dix jours est acceptable afin de respecter les pratiques rigoureuses du deuil. On ne porte le deuil que pendant cinq jours pour un enfant décédé moins de trois jours après sa naissance.
o Après dix jours, les personnes en deuil se rassemblent de nouveau pour un repas; elles sont libérées de leurs responsabilités de deuil, et on les remercie d'avoir participé à des tâches particulières.
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Peuple des Plateaux de l'intérieur
o Lorsqu'une personne meurt, on allume un feu sacré.
o Les vêtements de la personne sont brûlés dans le feu et l'on fait don de tous ses biens (certains peuvent avoir été légués à certaines personnes).
o Pendant trois jours et trois nuits, on tient une veillée funèbre. Les enfants sont enterrés le matin du quatrième jour et les adultes dans l'après-midi.
o Les membres de la famille portent le deuil pendant une année et peuvent couper leurs cheveux.
o Un repas de commémoration a lieu un an après le décès, ce qui met fin à la période de deuil. Au cours du repas, la famille donne des objets à ceux qui les ont aidés pendant l'année de deuil.
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Les peuples côtiers
o En général, ils adoptent des pratiques chrétiennes d'enterrement. Toutefois, des chants traditionnels peuvent être intégrés au service funèbre. On peut également utiliser un hochet.
o Les membres de la famille peuvent se couper les cheveux.
o Après une année de deuil, on prépare une fête pour rendre hommage à la personne décédée, et on place une assiette de l'esprit remplie de nourriture pour le défunt ou la défunte.
* Inuits
o en général, ils observent les pratiques chrétiennes.