Autrefois, le jeu de cartes espagnoles comprenait cinquante-six images, dont quarante étaient dites "blanches", à l'exception des quatre "briscas", c'est-à-dire des sept; les autres étaient ce que l'on appelait les "triomphes".

Ce fut Nicolas Pépin qui, en l'an 1330, dessina les premières cartes espagnoles selon le modèle égyptien.

Les couleurs étaient les suivantes: les deniers qui représentaient la classe moyenne et les marchands; les coupes ou ciboires qui représentaient le clergé, les bâtons qui représentaient le peuple et les épées qui représentaient l'aristocratie, la royauté et la haute bourgeoisie.

L'ensemble, vers la fin du XVIIIe siècle, fut réduit au nombre de quarante-huit cartes, les reines et les dix étant supprimés. A cette époque, le célèbre Etteilla étudia, grâce aux manuscrits de Postel, l'art égyptien des cartes en leur donnant leur signification exacte.

C'est plus tard que s'imposa très rapidement un jeu espagnol composé des cartes suivantes: vingt-et-une images au symbolisme particulier s'adaptant assez bien à la signification des cartes hébraïques; cinquante-six cartes se rapprochant des cartes marseillaises ou piémontaises et enfin une dernière carte représentant le "fou de l'alchimie" qu'on appelait aussi le "nigaud".

Le jeu espagnol complet se compose, par conséquent, de soixante-dix-huit cartes, tandis que le jeu réduit, plus usuel, ne comprend que vingt et une cartes, plus le "fou de l'alchimie" dit "nigaud".

(Jeu de tarot espagnol edité par Fournier)