Freud l’avait déjà signalé, la mort demeure un tabou dans nos sociétés. Il pourrait paraître surprenant de lier une thématique environnementale à la question des obsèques…et pourtant ! Les cercueils étant en bois, ils contribuent à la disparition progressive de nos forêts. Si nous nous penchons sur les chiffres, nous constatons que 360 000 cercueils sont vendus dans le monde chaque jour, ce qui représente en France près de 100 000 m3 de stères de bois pour 540 000 décès annuels.

La prise de conscience de cet enjeu commence à se faire sentir dans certains pays, mais encore très peu dans l’hexagone. En Grande-Bretagne, par exemple, The Natural Death Centre s’occupe depuis 1991 de gérer les « obsèques vertes ». Mais en France, rien de comparable n’existe à l’heure actuelle. Toutefois, nos Pompes Funèbres nationales n’écartent pas la protection de l’environnement du champ de leurs préoccupations : depuis 2006, elles s’engagent à n’utiliser que des « bois éco-certifiés » français ou européens, et à ce que les cercueils soient biodégradables.

Chose encore plus frappante, c’est le commerce des fleurs. Les fleurs importées représentent en effet un danger pour la préservation de l’environnement, si l’on songe au Kenya qui fait pousser ses roses (dont il est le premier exportateur mondial) en utilisant une dose considérable de pesticides, ou aux Pays-Bas où les lumières éclairent et chauffent 24 heures sur 24 les serres pour produire toujours davantage. Si l’on veut protéger l’environnement tout en honorant le défunt, il est donc préférable d’acheter des fleurs issues de productions locales, ou alors acheter les premières des fleurs équitables…

Pour protéger la planète une dernière fois, il n’est toutefois peut être pas nécessaire de faire dans l’excès comme l’enseigne suédoise Promessa Organic AB, qui propose depuis 2005 de congeler le corps dans du nitrogène liquide et ensuite de le réduire en poussière afin de s’en servir comme composte… Des alternatives plus simples existent : le don d’organes ou le don de son corps à la science, par exemple.

Il faut savoir que 5000 malades sont en permanence en attente d’un don d’organes (cœur, poumon, reins, pancréas, peau, etc.) et que faire don de son corps afin que des malades soient guéris est clairement la solution la plus respectueuse de l’environnement et de l’espèce humaine. Pour cela il faut se tourner vers l’ADOT (Association pour le don d’organes et de tissus humains), pour faire don de son corps à la science. Bien entendu, tout cela est entièrement gratuit et constitue une dernière bonne action.

Ainsi, il conviendrait de briser ce tabou puisque la préparation des obsèques est totalement liée aux thématiques « vertes ». Des solutions existent donc pour protéger la planète et accomplir une dernière bonne action, qui, en plus, peut coûter moins cher ! En attendant la généralisation des « obsèques vertes » en France, il y a toutefois possibilité de partir en paix tout en respectant la nature…

(source : J.L.)