Ecole Steiner en France
J’ai eu le plaisir de me rendre dans un établissement qui sort du commun : l’école Steiner de la région parisienne. Etant un ancien élève de Montessori, c’est avec émotion que j’ai passé quelques heures dans ce lieu qui se rapproche de mon expérience éducative. Il y a environ 450 enfants dans cette école, de la maternelle à la terminale. Je vous laisse découvrir le texte ainsi que les photos !
Affection, Jelt
Les écoles Steiner-Waldorf accueillent dans le monde 250 000 élèves dans 1000 écoles et plus de 1 700 jardins d'enfants. En France, ce sont quelque 2 300 élèves qui sont scolarisés dans 20 écoles et jardins d'enfants. Elles dispensent une pédagogie originale, humaniste, ouverte sur le monde et respectueuse de l'enfant dans toutes ses dimensions.
Ayant été actif notamment en tant que précepteur de 1884 à 1890, Rudolf Steiner, après avoir posé les fondements de l'anthroposophie, formalise à partir de 1906 ses idées sur l'éducation. Ces idées restent pendant dix ans au niveau théorique. En 1919, il donne des conférences sur la triple organisation du corps social auxquelles assistent des ouvriers de l'usine de cigarettes Waldorf-Astoria, à Stuttgart, dans le sud-ouest de l'Allemagne. Suite à ces conférences, Steiner est sollicité pour créer une école dans laquelle serait pratiquée une pédagogie qui notamment mettrait ses bénéficiaires sur la voie d'acquérir les aptitudes psychiques nécessaires pour penser et mettre en œuvre de nouvelles idées pour l'organisation de la vie sociale. La première « Libre école Waldorf » est inaugurée le 7 septembre 1919, et accueille essentiellement les enfants de ces familles ouvrières pour un cycle d'études prévu d'emblée sur douze années.
Cette pédagogie est fondée sur l'anthropologie spiritualiste cosmique de Steiner, « Pour connaître la nature de l’homme en devenir, il faut avant tout se fonder sur l’observation de la nature cachée de l’être humain ». Selon Steiner, la formation de l’élève est en même temps un processus d'incarnation. Selon cette pédagogie, l'enfant et l'adolescent se développeraient selon des cycles de sept années où les changements physiques vont de pair avec des métamorphoses plus profondes correspondant aux « naissances » successives des constituants de l'être humain (corps éthérique, corps astral, moi.) qui seraient visibles par clairvoyance.
Steiner considère que jusqu'à sept ans, le corps éthérique se constitue et s'autonomise progressivement. L'enfant est alors dans une phase d'imitation, où il est important de développer sa sensorialité. Il entre ensuite jusqu'à la puberté dans une phase où il doit être nourri par un enseignement fortement imagé qui accompagne l'édification du corps astral. Le pôle du sentiment y est particulièrement soigné grâce à la production artistique, dans un climat de confiance.
À partir de quatorze ans, il accède à la pensée abstraite avec la naissance progressive de l'individualité consciente et pensante qui lui permettra d'atteindre la maturité intellectuelle et un jugement libre. Le rôle de l'enseignant est d'équilibrer ces processus d'édification en agissant sur les forces spirituelles notamment par le choix et la durée des matières enseignées, chacune stimulant plus ou moins l'aspect « spirituel/cosmique » ou « matériel/terrestre ».
Par exemple, un enfant chez qui l'organisation cosmique prédomine, repérable par la beauté plastique de son visage, devrait faire de l'histoire et de la géographie alors qu'un enfant terrestre devrait être "spiritualisé" avec de l'eurythmie. La notion de tempérament, considérée comme l'expression de modes de relation entre le psycho-spirituel et le physico-corporel, est utilisée aussi comme une clé importante pour orienter de façon plus individuelles les pratiques éducatives.
On essaie de s'adresser aux enfants en fonction de leurs tempéraments (mélancolique, flegmatique, sanguin, colérique) ; on peut les placer dans la classe par tempéraments semblables ou leur faire jouer des rôles différents dans certaines activités. Un mauvais équilibre des forces spirituelles pourrait engendrer un criminel ou au contraire un rêveur. Le principe du karma joue aussi un rôle important dans l'éducation de l'enfant.
Une grande importance est accordée aux mythologies qui sont enseignées dans les petites classes à des âges bien précis comme des valeurs fondatrices de cultures et de civilisations, censées nourrir au moment juste, chaque phase de développement de l'enfant. L'idée est ici que le développement individuel se présenterait comme une réplication de l'évolution culturelle générale de l'humanité.
Les écoles Waldorf se présentent comme non-confessionnelles, respectant toutes les formes de religion et de spiritualité. Elles se déclarent ouvertes à tous les enfants, quelles que soient leurs origines culturelles ou religieuses. Elles ne privilégieraient aucun modèle religieux particulier mais s'appuient cependant clairement sur une conception non-matérialiste et anthroposophique du monde, qui constitue le fil conducteur et la cohérence de la démarche pédagogique : « Les écoles Waldorf, bien que n'étant pas liées à une communauté religieuse institutionnalisée sont des lieux où est cultivée l'ouverture à une sphère divine ».
De plus, la conception anthroposophique de la réincarnation sous-tend l'image de l'homme et de la vie à laquelle la pédagogie Steiner s'efforce d'ouvrir l'esprit des élèves.
Une importance toute spéciale est accordée au sentiment religieux, qui, en tant qu'aptitude à la vénération, est considéré comme une prédisposition favorable aux apprentissages pour l'enfant. La pédagogie Waldorf considère aussi qu'un sentiment religieux sain cultivé chez l’enfant, est ce qui peut conduire naturellement au respect de la nature, de soi-même et des autres. Ce serait aussi un préalable irremplaçable à une véritable autonomie spirituelle et à une religiosité libre et ouverte pour l'adulte.
Le lien avec la rythmique du cours de l'année, ponctué par les grandes fêtes marquant les saisons: la Michaëli (29 septembre), Noël, Pâques et la Saint Jean (24 juin), est maintenu dans cet esprit.
La compréhension d'autres cultures commence par l'apprentissage de la nôtre. L'éducation civique et l'histoire de notre civilisation ou celle des religions sont des bases indispensables à l'ouverture d'esprit.
(Source : wikipedia).