Bonjour à tous
Une discussion entre amis ce week-end m'a ramené ce matin, mais je ne sais pas pourquoi, un détail relatif à mon service militaire. Je me suis souvenu d'un surnom que m'accordaient mes camarades de galère de cette époque. Ce surnom était le "séminariste"; surnom attribué en référence aux jeunes gens voulant suivre une carrière ecclésiastique. J'avais été très étonné ne me dirigeant pas du tout vers cette voie.
Ces jeunes m'avaient expliqué qu'ils me "baptisaient
" ainsi à cause d'une expression sur mon visage. Certains me comparaient aux jeunes gens voulant accéder à la prêtrise et me disaient que j'avais une "tête de curré". Vous imaginez mon étonnement !
Des discussions éclairèrent le sujet. Il est vrai que le service militaire à cette époque était obligatoire. Je m'acquittais donc de cette énorme et stupide corvée, qui bloquait socialement beaucoup de jeunes comme moi, en la considérant comme un impot à payer à mon pays; mais pas seulement.
J'étais jeune mais mon plus fort et plus grand désire à cette époque était de fonder un foyer. J'avais déjà rencontré celle qui devait être ma future épouse et le service obligatoire était une barrière sociale d'une année. Ce qui est très long quand on est jeune.
J'avais beaucoup, beaucoup, de force de caractère à cette époque et disais haut et fort à qui voulait l'entendre que la seule personne qui pouvait me faire changer d'avis pour quoi que ce soit, était moi-même et personne d'autre. Et croyez moi c'était vrai.
Je m'étais donc auto-programmé pour subir cette bêtise qu'était le service militaire en me basant fortement sur l'idée que tous ces gens, ces gradés, autour de moi, pouvaient bien dire et faire ce qu'ils voulaient, jamais ils ne pourraient arrêter le temps qui passe. Simplement cette idée; mais je la vivais fortement à chaque minute de ma présence dans cette caserne, chaque moment qui s'écoulait me rapprochait de la sortie. Je pouvais ainsi accepter tous ces ordres ridicules venant de ces gradés que je considérais comme des malades mentaux, ou des frustrés, qui s'agitaient dans tous les sens en pensant me priver de mon cerveau qui était ma plus grande force. Inutile de vous dire qu'ils n'y sont jamais parvenu. Il y avait incompréhension totale des deux côtés. Du mien, un énorme sourire (moqueur) intérieur, si puissant qu'il se reflètait sur mon visage. D'où le surnom donné par mes camarades. J'avais, parait-il, la même expression de béatitude qu'un jeune homme illuminé se déstinant à la religion.
Cela ma valu quelques accrochages avec les gradés qui ne comprenaient pas pourquoi la seule personne qui pouvait me faire rester dans cette foutue caserne c'était moi et non leurs ordres, ni le poids autoritaire du système social, qui existait dans mon esprit seulement parce que je le voulais bien, et pendant la durée que je décidais.
Un jour je suis parti (sans permission) pendant six jours rejoindre celle qui serait ma femme. Nous sommes même passés en Espagne pour mieux profiter de la vie. Je me souviens de la tête du sergent et de ses propos quand je suis revenu. Il était complètement ahuri : " ... Et vous partez ...? Comme ça... ?" Les bras lui en tombaient... Moi je ne voyais vraiment pas où était le problème, me sentant totalement libre dans ma tête. Ce type m'était complètement étranger et n'avait absolument aucune incidence sur moi ou sur mes décisions. Il en prenait conscience et se trouvait devant un gouffre d'incompréhension.....
Voilà comment une idée peut libérer de beaucoup de choses, de situations apparemment contraignantes. Tout est dans l'esprit, dans la force de la pensée, dans la puissance d'une idée.
Avez-vous, vous aussi utilisé un jour comme cela la force de votre pensée ?
Sympathie à toutes et tous.
dubuisson