Rituels du blé et utilisation du blé en ésotérisme
Jadis, en Roumanie, les hommes cultivaient du blé en respectant certaines traditions et rituels.
Le blé est un symbole de la vie, si le blé meurt, l'esprit de la nature le quitte.
Le but des rituels est de maintenir la population en vie en empêchant le blé de mourir.
Les coutumes et les chants de la moisson ont été au long du temps des éléments importants de la vie spirituelle rurale. On croit qu’il s’agissait d’un scénario rituel et mythologique cohérent à l’époque de la moisson, alors que l’esprit du blé devait être protégé, pour qu’il puisse se perpétuer d’une étape de végétation à l’autre. Mircea Eliade soutient que quelques éléments de ce rite font partie de l’édifice spirituel néolithique.
Conformément aux croyances archaïques, c’est dans la culture de blé que l’esprit de la végétation s’installe à demeurer. Avant que la moisson à la main commence, la culture était considérée un lieu fermé, inaccessible aux forces maléfiques. Si la moisson ne finissait pas le même jour où il commençait, on laissait le soir deux gerbes mises en croix sur le lieu où la moisson allait continuer le lendemain.
A l’époque de la moisson, conformément aux mêmes croyances archaïques, l’esprit du blé se réfugiait dans les derniers épis et il devait être protégé.
En conséquence, on accordait une attention spéciale à la dernière partie du champ de blé qui avait la signification d’un espace sacré et à cette cause on ne moissonnait pas les derniers épis. C’était pour que la prochaine culture donne une bonne récolte. Les ethnologues sont d’avis que les derniers épis symbolisaient la force de la végétation et de la terre.
Dans la religion grecque antique, les mystères d’Éleusis faisaient partie d'un culte à mystères, de nature ésotérique, effectué dans le temple de Déméter à Éleusis (à 20 km au sud-ouest d'Athènes). Ils sont consacrés à Déméter et sa fille Perséphone. Les mystères d'Eleusis ont une signification avant tout humaine, car l'on y trouve une figuration du mariage, de la mort, de la colère, et de la réconciliation. Dans le rituel, le blé se substitue à la victime sacrificielle. La présence du blé fait également songer aux rites de mariage.
Dans certaines régions d'Ukraine, c'est le " didoukh ", une sorte de gerbe de blé ou d'avoine, spécialement tressée, qui décore la table et symbolise la prospérité pour l'année à venir. Le "didoukh" est une vieille tradition dans la culture ukrainienne. "Le "didoukh" est lié aux ancêtres de la famille. La croyance rapporte qu'en été les âmes des membres de famille sont au-dessus des champs de la famille et protégent la moisson. En hiver, les membres de famille hériteront la maison quand le "didoukh" sera à l'intérieur. Le "didoukh" est habituellement fait du meilleur blé mais il peut se composer d'un mélange de grains tels que le blé, le seigle, l'orge ou le sarrasin. De temps en temps certaines des meilleures herbes de pâturage seront mises dans la gerbe.
Le "didoukh" a pu apparaître dans une variété de formes et de tailles selon ce qui a été employé. Le "didoukh" est un symbole important de Noël. Il peut symboliser la croyance chrétienne de la vie après la mort aussi bien que la fertilité du sol ukrainien. Le bouquet de blé attaché en son milieu est également le symbole de la famille se recueillant ensemble à ce moment d'année.
Il y a encore de nos jours, dans certains villages kabyles, la vieille tradition du triage de blé. Quelques jours avant la fête du mariage, la mère du futur mari regroupera quelques femmes pour qu'elles trient le blé. C'est ce même blé trié, qui sera ensuite emporté à la maison de la mariée.