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 Je fête le jour de Thanksgiving, Le point de vue d'une Indienne

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silence
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MessageSujet: Je fête le jour de Thanksgiving, Le point de vue d'une Indienne   Je fête le jour de Thanksgiving, Le point de vue d'une Indienne Icon_minitimeLun 4 Mar - 10:57

Je fête le jour de Thanksgiving, Le point de vue d'une Indienne Loup10


Je fête le jour de Thanksgiving. Le point de vue d'une Indienne
Cela peut surprendre les gens qui se demandent ce que les Indiens d’Amérique pensent de cette célébration officielle du début de l’invasion européenne qui entraîna la mort de 10 à 30 millions d’Indiens.
Thanksgiving n’a jamais été pour moi le souvenir des premiers migrants.

Quand j’avais 6 ans, ma mère, une femme de la Nation Dineh, m’apprit à moi et à ma sœur à chanter sur l’air de "Land of Pilgrim’s pride" (Pays de la fierté des Pères Pèlerins) les paroles de "America, the Beautiful" (Amérique, la belle). Notre peuple avait-t-elle dit a été sur cette terre beaucoup plus longtemps et en a pris beaucoup plus soin, aussi nous devions chanter "Land of Indian’s pride" (terre de la fierté indienne).

J’étais fière de chanter les nouvelles paroles à l’école, mais je les chantais à voix basse. A 6 ans, il me semblait avoir appris quelque chose d’important. Comme enfant d’une famille amérindienne, je faisais partie d’un groupe très réduit de survivants et j’avais appris que ma famille savait ce qui s’était réellement passé à l’époque quand ces personnes pauvres et fatiguées étaient arrivées sur nos terres.

Quand les Pèlerins sont parvenus à Plymouth Rock, ils étaient pauvres et affamés, la moitié d’entre eux moururent en quelques mois de maladie et de faim.

Quand Squanto, un Indien Wampanoag, les trouva, ils étaient dans un état pitoyable. Squanto parlait anglais, car il était allé en Europe, et il prit pitié d’eux. Leur culture anglaise n’avait rien donné. Les Indiens les nourrirent tout au long de l’hiver et leur apprirent comment cultiver leur nourriture.

Pour beaucoup d’entre nous, donner sans garder pour soi est une façon de gagner le respect des autres. Chez les Dakotas, le peuple de mon père, on a coutume de dire, lorsque quelqu’un demande quelque chose "Nous sommes des Dakota et nous sommes vivants" et l’on pense que l’on peut donner car il y a assez pour tous. Ce système de société est totalement opposé à celui dans lequel nous vivons aujourd’hui, fondé sur la vente et non le don.

Pour les Pères Pèlerins, les Wampanoags étaient des païens, des représentants du Diable. Ils considéraient Squanto non pas comme un égal mais comme un instrument de Dieu, de leur Dieu, pour les aider eux, le peuple choisi.
Depuis ce partage initial, la nourriture des Indiens d’Amérique s’est répandue partout dans le monde. Environ 70% de toutes les récoltes faites au monde étaient cultivées par les peuples amérindiens. Je me demande parfois ce que mangeaient les Européens avant qu’ils nous rencontrent, des spaghettis sans tomates ? De la viande sans pommes de terre ?

En retour, ces Européens en venant aux Etats-Unis qu’ont-ils donné ?
En moins de 20 ans, les maladies et les traîtrises des migrants ont décimé les Wampanoags.

Dans les histoires racontées par les Dakotas, une personne mauvaise garde toujours son cœur dans une place secrète, séparé de son corps. Le héros doit alors trouver cette place secrète et détruire ce cœur en vue de stopper le mal.
Pour moi l’histoire de Thanksgiving me fait penser à cette légende, le cœur des pèlerins mauvais ayant été caché. Ce cœur était rempli de haine, d’avidité, de sectarisme et d’autosatisfaction…

Nous savons le mal qu’il a causé pendant près de 4 siècles, des génocides, la dévastation de la nature, la pauvreté, le racisme, les guerres…..

Où est le héros qui va détruire ce cœur du mal ?
Je crois que ce héros doit être chacun d’entre nous. Lorsque je ferai mon action de grâce le dernier jeudi de novembre et que je cuisinerai la nourriture de mes ancêtres, je ne pourrai m’empêcher de penser à ce cœur méchant et à tous ceux de mon peuple qui ont subi le mal qu’il a causé.

Si nous parvenons à survivre en développant notre capacité à partager et à donner, peut-être que le mal et le bien qui s’étaient rencontrés lors du premier Thanksgiving sur la terre des Wampanoags pourront revenir à leur point de départ.
Alors la guérison pourra commencer.

Traduction du Texte de Jacqueline Keeler,
Membre de la Nation Dineh, Sioux Yankton Dakota
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Je fête le jour de Thanksgiving, Le point de vue d'une Indienne

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