Herisson, niglo : traditions et mythes Les épines qui couvrent le corps de l'animal ont spontanément engendré une violente répulsion plutôt qu'un courant de sympathie naturelle. Aussi accusait-on le hérisson de multiples maux. Notamment de dévorer la volaille et de détruire les arbres fruitiers.
Et pour ne rien arranger à l’affaire, l’Eglise s’en mêla et donna son humble avis sur la question. Enfin, plutôt sur l’animal qu’elle qualifiait de "vile bestiole".
Pour comprendre son avis, il faut surtout se dire que l’on pensait que le hérisson se roulait, dos au sol, pour embrocher pommes, des raisins et autres fruits afin de les manger, une fois rapportés dans son abri.
Cette méthode, complètement fausse mais souvent représentée a permit à l’Eglise de qualifier le hérisson de maraudeur, de sournois. On va même jusqu’à dire qu’il est le démon qui saccage la Vigne du Seigneur et qu’il est un pécheur selon le passage d’un psaume racontant que « Dieu est comme le rocher où le hérisson trouve asile ». L’iconographie fera donc du hérisson un symbole d’avarice et de gourmandise.
Dans les croyances populaires, le hérisson semblait s'acharner tout particulièrement sur les vaches. Pour ne citer que quelques-unes de ses facéties, on lui prêtait l'habitude de téter le lait du bovin ou de l'empêcher de vêler par sa seule présence dans une étable. De surcroît, une vache ne produisait plus de lait lorsqu'elle enjambait un hérisson, mais aussi quand elle mangeait la même herbe (ou buvait la même eau) que lui. Ainsi, globalement, le hérisson jouissait d'une solide réputation maléfique. Dans les campagnes, on recommandait de le tuer afin d'écarter le mauvais sort qu'il traînait dans son sillage. Ainsi le hérisson servait tantôt de mets, tantôt de concoctions médicinales.
A défaut d’être mangé, notre animal à piques était aussi utilisé dans des onguents pour les cheveux. Certains remèdes à base de son sang, d’autres de les cendres de sa peau, soit disant bénéfiques contre la calvitie ou, une fois associé à d’autres ingrédients, le sang pouvait blondir les cheveux.
Le plus irréaliste était de manger l’œil droit (préalablement frit dans l’huile de lin) de la bête en pensant obtenir sa faculté de vision nocturne !
Tout ça pourrait presque être perçu comme de la sorcellerie : sang, œil et autres bizarreries.
En Egypte, des peintures murales le représentent car selon la croyance, le hérisson protégeait les morts.
Il faut savoir que si aujourd’hui le hérisson est devenu le nom de l’animal que l’on connaît tous, la définition du hérisson est : « Le terme **hérisson** désigne divers animaux disposant de piquants. Ce nom dérive du latin *ericius*. »
Voilà la raison pour laquelle porc épic et hérisson seront souvent associé au Moyen-âge.
Seul l’héraldique redora un peu l’image du hérisson et du porc épic.
Une fois de plus, une erreur fera sa réputation. L’homme médiéval pensait que le hérisson pouvait projeter au loin ses multiples piquants. Et le fait qu’il se mette en boule pour se défendre fait de lui un symbole de prudence. Ne pouvant fuir son ennemi, il se défend du mieux qu’il peut.
Le hérisson sera donc un symbole solaire, il est l’intouchable, l’inaccessible.
En héraldique, vous ne rencontrerez le hérisson que de profil, le dos hérissé de piquants
(y) Attention ! Le hérisson est protégé à la fois par la convention européenne de Berne de septembre 1979 et par un arrêté ministériel de 1981. Toute capture est passible de 9000 euros d'amende et de six mois d'emprisonnement.