Un Fau de Verzy (Fagus sylvatica var. tortuosa) est un hêtre tortillard qui pousse en forêt de Verzy près de Reims en France.
Le « fau » (pluriel : faux) désignait en ancien français l'arbre nommé, selon les régions, soit "fayard" (d'origine latine), soit « hêtre » (d'origine germanique), deux termes qui partagent une commune origine indo-européenne. Ou bien, par continuité celtique (peuple gaulois des Rèmes), avec l'irlandais "feá", en en faisant un bon candidat. Car il faut savoir que dans la langue française, et plus particulièrement, dans certaines langues locales, il reste des résurgences gauloises par l'intermédiaire de certains métiers mais aussi par la toponymie ou par l'appellation de certains végétaux locaux. Comme pour le Vergne (l'Aulne) qui est un terme d'origine gauloise. Les détails de cette étymologie complexe figurent dans l'article consacré au Hêtre commun.
Le fau ne dépasse pas quatre à cinq mètres de haut. En été, il étale ses feuilles en un parasol très dense, pouvant aller jusqu'à former une sorte d'igloo de feuilles. En hiver, son architecture tourmentée se dévoile : troncs et branches tordus, coudés, torsadés, branches terminales retombant jusqu'au sol.
Issue du regroupement d'anciens bois ecclésiastiques à la Révolution, la forêt domaniale de Verzy a la particularité d'abriter près de 800 spécimens de "Faux", des hêtres aux étonnantes formes tortueuses qui doivent leur conservation aux moines de l'ancienne abbaye bénédictine dédiée à Saint-Basle.
Ces arbres donnent ainsi leur nom, les faux de Verzy, au site touristique situé en France au nord-est de la Montagne de Reims, au sud de Reims dans la Marne où l'on trouve la plus grande concentration mondiale de hêtres tortillards, estimée à environ un millier d'individus.
Des individus croissent également en Allemagne (massif du Süntel à l'est du Weserbergland, entre nord-est de Hamelin et sud-ouest de Hanovre), en Suède (à Dalby, près de Malmö, comté de Scanie, vers la limite boréale de l'espèce), au Danemark, en Lorraine, etc. L'origine unique ou plurielle de ces peuplements est en question. Mais ils sont trop peu nombreux pour assurer leur « descendance ».
Ce n’est pas le cas des faux de Verzy, en particulier depuis qu'un sentier aménagé permet de les admirer, protégés par des barrières en rondins, sans que le piétinement leur soit nuisible. Une réserve clôturée permet de préserver une partie du peuplement.
Avec plus de 1 000 faux, la Forêt Domaniale de Verzy est la principale réserve mondiale de faux.
Les plus caractéristiques d'entre eux se sont vu attribuer un nom, inspiré de leurs formes singulières :
le Fau parapluie,
le Fau de la mariée,
le Fau de la tête de bœuf,
le Fau de la demoiselle (la légende raconte que Jeanne d’Arc vint faire une sieste dans cette forêt).
Une multitude de spéculations, des plus farfelues aux plus plausibles existent. Les moines les auraient multipliés par marcottage et transplantés en forêt pour faire un véritable «jardin botanique».
Une légende invoque une punition divine contre les mécréants de Verzy, une autre la malédiction proférée par un moine de Saint Basle.
Pour la croissance, ont été rendus responsable la nature du sol, sa composition chimique, la présence de substances radioactives, le climat, des météores radiants, la forme et la position des bourgeons, des cavités souterraines avec courants d’air ou des rayonnements telluriques…
De nombreuses questions restent sans réponse à ce jour, ces hêtres tortillards restent une véritable énigme pour les scientifiques.
Le site est classé au niveau national depuis 1932.
Info pratique :La forêt de Verzy s'étend sur 1.032 ha à l'est du massif de la Montagne de Reims et au cœur du Parc naturel régional. Proche de Reims, Châlons-en-Champagne et Epernay, c'est la forêt la plus fréquentée de Champagne-Ardenne.
Le Parc Naturel Régional de la Montagne de Reims et l'Office National des Forêts assurent la valorisation du site.
Maison du Parc Naturel Régional : Tél. : 03 26 59 44 44