La médiumnité dans le Spiritisme
« Hors la charité point de salut. » Belle devise qu’Allan Kardec a léguée au Spiritisme. La première chose que l’on comprend quand on s’intéresse à la Doctrine Spirite, c’est que tout est mû par la charité. C’est l’élan supérieur qui nous emmènera jusqu’à Dieu.
La médiumnité fait partie intégrante du Spiritisme. Sans elle, il n’y aurait pas eu ces quantités d’enseignements inestimables que nous ont délivrés nos frères de l’Au-delà. Mais si la charité doit être appliquée dans chacun de nos actes, elle doit alors l’être aussi dans la médiumnité.
Un médium spirite ne cherchera donc jamais à retirer le moindre bénéfice pour sa propre personne de sa capacité. Il n’acceptera pas plus qu’il ne demandera ni paiement ni présent. Il ne la réservera pas à certaines personnes ou à certains Esprits mais la mettra au service de tous, sans distinction. Très souvent, on entend des personnes dire « oui, mais il faut bien qu’un tel ou une telle vive. Il ou elle y consacre tout son temps. » Mais prenons l’exemple d’un des plus fameux médiums de notre époque, le Brésilien Francisco Cândido Xavier, plus couramment appelé Chico Xavier. À l’âge de cinq ans, Chico perdit sa mère. Un an plus tard, elle lui rendait visite, marquant ainsi le début de sa médiumnité. C’est en 1927 qu’il commença à mettre sa médiumnité au service des Esprits.
Travaillant la journée, il consacrait ses nuits à la médiumnité. Un jour, il fit part à son mentor spirituel, Emmanuel, de son désir d’arrêter son travail pour se consacrer à la médiumnité. Mais celui-ci lui fit clairement comprendre que cela était hors de question : il avait besoin d’argent pour vivre et cet argent, il l’obtiendrait par son travail diurne. Chico put se dédier à plein temps à la médiumnité dès qu’il fut à la retraite. Chico Xavier apportait énormément aux personnes qui venaient à sa rencontre, mais il n’eut jamais le droit d’abandonner son travail au profit de la médiumnité. La médiumnité rémunérée, outre le fait qu’elle se met hors de la portée de toutes les bourses et, par conséquent, devient réservées aux personnes qui peuvent payer, peut entraîner des abus, des écarts, des problèmes. Tout d’abord, comme le dit Chico, « le téléphone sonne de là-bas vers ici ». Autrement dit, aucun médium ne peut garantir une communication puisque s’il n’y a pas d’Esprit pour se manifester, il ne pourra les obliger à venir. Cela peut donc induire la supercherie dans les cas où rien ne voudrait se manifester mais qu’il faut assurer la prestation. D’autre part, ce désir de rémunération peut attirer des Esprits de basse élévation, des Esprits qui se serviront du médium comme celui-ci se sert d’eux. Et parfois, cela peut engendrer des situations douloureuses. Le cas d’une personne qui est allée consulter un médium qui avait des honoraires nous a été comté. L’entretient qui dura plus de deux heures fut un laminage en règle : la personne, en souffrance, n’a entendu que des mots durs et effrayant qui émanaient, selon le médium de son propre guide spirituel. Il ne demanda pas de paiement. Mais le résultat fut catastrophique. Plus tard, il fut expliqué à cette personne que le médium avait été abusé par des Esprits malveillants qui servaient d’autres intérêts. Un cas similaire est décrit en détail dans le livre « Libération », psychographié par Chico Xavier avec l’Esprit André Luiz.
Effectivement, tout travail rémunéré est fruit de l’apprentissage de celui qui le pratique. Hors, la médiumnité est une faculté automatiquement acquise par le médium en fonction de ses besoins évolutifs. Il exploite alors un don que Dieu lui a fait. Et que se passerait-il alors si après cette incarnation Dieu lui demandait des comptes pour l’usage qu’il a fait de ses capacités ? Par ailleurs, la médiumnité saintement pratiquée se fait sous l’égide des Esprits bienveillants qui apportent réconfort, enseignement et protection. Quel mérite a donc le médium dans une communication puisque son essence provient d’être bien plus évolués et qui distribuent leurs bénédictions ?
« Que celui donc qui n'a pas de quoi vivre cherche des ressources ailleurs que dans la médiumnité ; qu'il n'y consacre, s'il le faut, que le temps dont il peut disposer matériellement. Les Esprits lui tiendront compte de son dévouement et de ses sacrifices, tandis qu'ils se retirent de ceux qui espèrent s'en faire un marchepied. » (L’Évangile selon le Spiritisme, ch. XXVI, item 10.)
Si comme nous l’avons vu précédemment, la moralité du médium n’a rien à voir avec la possession et l’usage de la médiumnité, il en va tout autrement pour le médium spirite. Conscient que ces facultés viennent de Dieu et qu’elles ont pour but l’évolution, il les considèrent avec respect et y recourt en y appliquant son filtre moral, la mettant toujours au service d’autrui, incarné ou désincarné, en respectant les simples paroles du christ : « aimez-vous les uns les autres ».
La médiumnité dans le Spiritisme doit également être pratiquée, dans la mesure du possible, au sein d’un centre spirite. Cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les centres spirites jouissent de l’assistance spirituelle d’Esprits élevés qui fournissent leur concours pour le bon déroulement des travaux. De plus, la pratique médiumnique en groupe permet, entre autres :
1 . d’avoir parfois la confirmation venant d’autres personnes, présentes, sans concertation et de manière spontanée, de ce que l’on a pu voir, sentir ou entendu ;
2 . d’avoir le contrôle d’une personne plus informée qui pourra attirer l’attention des médiums lors de communications douteuses que le médium n’aurait pas perçu.
Nous avons évoqué l’assistance des bons Esprits et leurs communications. Mais il n’est pas à exclure la venue d’Esprits moins éclairés, Esprits que l’on qualifie d’inférieurs (en opposition aux bons Esprits, les Esprits supérieurs). Un Esprit de ce type est avant tout un frère qui souffre. André Luiz nous le démontre régulièrement dans ses ouvrages. Le plus endurcis des Esprits porte en son cœur de terribles plaies. Refuser la communication à ces Esprits, c’est manquer de la plus élémentaires des charités. MAIS, car il y a un mais, traiter avec ces Esprits ne peut se faire sans un entraînement du groupe, sans l’assurance du dirigeant, sans un effort fait dans la réforme morale de chacun, car cela n’est pas dénué de risque. Les Esprits supérieurs protègent les travailleurs, mais on ne peut prémunir l’enfant inconscient de tous les dangers, raison pour laquelle il est important d’avancer pas à pas, en sachant que nos frères spirituels, si nous respectons une évolution dans le travail sérieuse et régulière, amèneront les Esprits qui peuvent être aidés par le groupe.
Enfin, il est un point des plus importants sur lequel nous finirons : l’étude. Il n’y a rien de plus dangereux que l’usage de la médiumnité par une personne qui en ignore les rouages, les « règles ». Elle peut dès lors devenir le jouet d’Esprits malveillants qui exploiteront son ignorance en la matière et être conduite à des situations qui la couvriront de ridicule ou à des situations dangereuses. C’est la raison pour laquelle il est fortement déconseillé de « s’amuser », chez-soi, avec un verre ou tout autre objet, pour invoquer les Esprits. Il y a des risques, et ils ne sont pas minces. Il y a de nombreux cas de personnes qui, pour satisfaire à une envie curieuse, se sont livrées à ce genre d’expériences et qui ont endurée des jours difficiles par la suite.
Le médium par excellence : Jésus
Le plus illustre médium que la Terre ait connu est, sans conteste, le Christ. Si on se réfère aux Évangiles, on peut l’y voir pratiquer des guérisons, des désobsessions (que l’Église appelle exorcismes), des matérialisations, etc. C’est en toute logique que le médium spirite doit le prendre comme exemple puisque Jésus pratiquait la médiumnité animé par l’amour et la charité, sans ostentation, la mettant au service de son prochain, sans distinction de race, de rang ou de confession religieuse.
Loin d’être une source d’orgueil ou de vanité, la médiumnité est soit une mission soit, dans la plupart des cas, une expiation ou une épreuve. Par conséquent, l’humilité est de rigueur dans la pratique médiumnique car elle a pour objectif notre évolution vers Dieu qui nous a accordé cette bénédiction pour que nous puissions nous rapprocher un peu plus de Lui et rembourser une partie des dettes que nous nous sommes faites au cours de nos existences passées.
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