Je me joint à vous dans votre demande de Charité de Prière pour Olivier,
Je me propose de dire une prière forte de la tribus Dogon du continent africain afin que la force et la volonté lui revienne !
" que le hogon soit vif ! (dynamique, robuste)
le hogon a eu le bâton fourchu (insigne de sa fonction)
qu'il soit robuste ! qu'il soit tout puissant [gôrô*] !
hogon, viens me soulever (me soutenir, me prendre en charge)
apporte de la bonne pluie (...) "
Explication:
*Ce terme gôrô est rarement employé dans d'autres contextes excepté peut-être pour qualifier le pouvoir d'un guérisseur remarquable qui parvient à ramener un moribond à la vie, ou, dans un registre un peu différent, pour désigner un homme excessivement riche qui a la faculté de tout acheter (et de tout donner) : gôrô se banga yêrê nanga êwê : " (que) ceux qui en ont le pouvoir viennent acheter la vache ". Mais ces deux personnages exceptionnels ne font finalement que se substituer à Ama, au Lêwê ou au hogon. Le guérisseur qui redonne vie à un mourant se contente d'intercéder auprès d'Amma, seul maître de la vie humaine (à l'image du hogon et du lêwê qui sont les seuls à pouvoir ressusciter le mil et la végétation). Quant à l'homme fortuné (ôgô), il n'est qu'une pâle imitation du hogon, dignitaire par définition riche en mil et en hommes. D'ailleurs, le terme gôrô évoque aussi bien la plénitude du pouvoir que le comble de la richesse : Ama, Lêwê et hogon, possesseurs de l'ensemble de la création, incarnent eux-mêmes le summum de l'opulence (et de la générosité). On s'adresse à eux en disant : " ôgô gôiba !, hogon, comblé de richesses " (tênge kã), ou " amba silam pilu, gôiba, " Dieu infiniment parfait, qui a tout (et qui donne tout) en abondance ".
A un niveau "profane", gôrô désigne donc la toute puissance d'un homme qui a les moyens de "ressusciter" un mourant ou de tout posséder. Mais dans un sens plus général, gôrô est synonyme de puissance souveraine et de pouvoir divin, par essence bénéfique, pacifique et capable d'agir sur les éléments et sur l'ensemble de la création, pour promouvoir la vie et l'abondance. Directement concerné par ce qualificatif, le hogon peut donc se définir comme un roi sacré, faiseur de paix et de pluie, garant à la fois de la prospérité, de l'intégrité de la terre cultivée et de la résurrection cyclique de la végétation.
Dieu, Lêwê et hogon exercent d'ailleurs le même pouvoir sur la nature et ils sont censés prodiguer les mêmes faveurs :
ils arrangent le monde, favorisent la vie ou la germination et dispensent leurs bienfaits aux hommes (sous forme de pluie et de mil essentiellement) ;
ils préservent les hommes (ou la terre cultivée) des conflits et des malheurs ;
ils "jugentÈ et sanctionnent les individus coupables de perturber gravement l'ordre naturel et social.