Qui était la Pythie ?
A Delphes, la prophétesse (c’est-à-dire, selon l’étymologie grecque, "celle qui parle à la place [du dieu]") était appelée la Pythie ou "prêtresse pythienne".
Ce nom lui vient d'Apollon, qui est appelé Apollon Pythien à Delphes parce qu'il a vaincu le serpent Python.
Cette femme était une vierge choisie parmi les habitantes de la région.
A l’origine, elle s'exprimait en vers et ses propos confus devaient être interprétés par deux prêtres, assistés par cinq ministres du culte.
Les différentes charges liées à l’oracle de Delphes étaient attribuées à vie.
Par la suite, les auteurs chrétiens comme Origène ou Jean Chrysostome ont véhiculé une image péjorative de cette prophétesse, la présentant comme une femme hystérique et droguée, possédée par le démon.
La consultation de l’oracle
La consultation de l’oracle de Delphes se déroulait selon un rituel précis et scrupuleusement respecté.
Seuls les hommes pouvaient consulter le dieu individuellement ou collectivement (pour une cité, par exemple).
Par ailleurs, on ne pouvait consulter la Pythie qu'un jour par mois. A l’origine, la consultation de l'oracle était annuelle et avait lieu le jour de la fête d'Apollon.
Elle se déroulait ensuite le sept de chaque mois pendant les neuf mois où le dieu était censé occuper le site : ce jour était appelé polyphthoos ("jour des multiples questions").
Le consultant devait s'acquitter d'une taxe versée à une confédération de cités. Le paiement d'une surtaxe ou des services rendus à la cité de Delphes permettaient d'acquérir le droit de promantie, c'est-à-dire le droit de passer outre la longue liste d'attente.
Le consultant était d’abord conduit dans l'adyton du temple d'Apollon et y rencontrait la Pythie, installée sur un trépied.
Celle-ci s'était purifiée, avait bu l'eau de la source Castalie et mâchait des feuilles de laurier (l'arbre du dieu Apollon).
Il offrait alors un sacrifice au dieu, la cérémonie étant conduite par les deux prêtres et leurs assistants.
La victime était aspergée d'eau froide et, si elle ne tremblait pas, la prise d'oracle était annulée.
Le consultant pouvait ensuite poser sa question que les prêtres avaient souvent reformulée pour qu’elle ait la forme d'une alternative.
La Pythie répondait ou non, selon la volonté du dieu qui s’exprimait à travers elle.
Selon les témoignages d’auteurs antiques dont Plutarque, la Pythie était cachée par un voile et l'on n'entendait que sa voix.