Zamzam, une eau aux vertus miraculeuses très prisée par les pèlerins
Les millions de musulmans qui se rendent dans les Lieux Saints de La Mecque tiennent à s'abreuver, et à ramener en cadeau, du Zamzam, une eau "sacrée" aux vertus miraculeuses selon la tradition.
D'une profondeur de 31 mètres, le puits Zamzam -du nom d'une source qui coule depuis l'époque des Prophètes Abraham et son fils Ismaël, voilà plus de 4.000 ans- est situé sur de l'esplanade de la Grande mosquée.
Zamzam est aussi utilisée pour le lavage, durant le pèlerinage annuel, de la Kaaba, un monument immémorial dans la Grande mosquée à La Mecque vers lequel s'orientent les musulmans durant leurs cinq prières quotidiennes.
Cette eau "sacrée" est servie par des centaines de fontaines installées sur l'esplanade de la Grande mosquée, aux pèlerins qui, croyant à ses vertus miraculeuses, rentrent, à la fin du pèlerinage, chargés de bidons remplis de Zamzam qu'ils offrent à leurs proches et amis, qui n'ont pas eu la chance de faire le pèlerinage.
"J'en ramène pour mes parents restés au pays. Certains d'entre eux sont très malades, souffrant de maladies chroniques", dit Saïd Jamal, un pèlerin.
"J'ai vu cette eau faire des miracles pour un ami qui était malade", a-t-il ajouté en achetant à un Saoudien un jerrycan de fabrication locale.
"Elle ne guérit que si vous êtes un vrai croyant. Vous devez croire qu'Allah n'abandonnera pas ses créatures à leur sort", dit, avec conviction, Fatemeh, une vieille Iranienne.
Forts de cette croyance, les pèlerins se procurent des bidons en plastique pour les remplir d'eau Zamzam. Certains en font un commerce, florissant : ils vendent cette eau en bidons près des hôtels où résident les pèlerins, épargnant à ces fidèles la charge de porter eux-mêmes ces fardeaux de 20 litres.
"Si vous achetez ces jerrycans remplis sur la route hors de la ville, Dieu seul sait si l'eau est authentique ou pas", dit Hamad, un Saoudien.
"A 15 riyals (4 dollars) le bidon d'eau Zamzam, j'en vends quelques bidons par jour, Dieu merci", dit un adolescent qui a requis l'anonymat.
"Ce commerce n'est pas autorisé et la municipalité mène campagne contre" un tel trafic, explique le directeur de l'Exposition des deux Saintes mosquées, Mohsen Al-Solami, à l'AFP à La Mecque.
L'exposition est destinée à informer les fidèles des réalisations accomplies dans les Lieux saints de Le Mecque et Médine. Y sont exposés notamment l'ancien escalier qui conduisait à l'entrée de la Kaaba, l'un des anciens piliers de l'enceinte de la Kaaba et la cavité métallique du puits Zamzam.
L'origine exacte de l'eau alimentant la source Zamzam reste énigmatique.
Les musulmans croient que l'eau Zamzam a jailli lorsque Hajar, l'épouse d'Abraham, assoiffée avec son fils, Ismaël, cherchait désespérément de l'eau dans la vallée désertique de La Mecque où, selon la tradition, Dieu a ordonné à Abraham de les abandonner.
Dans sa recherche de l'eau, Hajar a couru sept fois entre les monticules de Al-Safa et d'Al-Marwa jusqu'au moment où l'eau a jailli sous les pieds de son fils.
Perpétuant cet événement, Al-Saiy est l'un des rites du hadj: il consiste à faire, pour le pèlerin, sept fois le trajet entre Al-Safa et Al-Marwa.
"L'eau de cette source est un miracle. Elle coule depuis plus de 4.000 ans. Aucune autre eau n'a été ajoutée à la source", dit M. Solami alors que la rumeur dit que de l'eau y a été injectée pour satisfaire une demande croissante des pèlerins.
"Il y a deux sources à Zamzam : l'une vient de la Grande mosquée et elle est la plus grande, et l'autre est celle d'Al-Safa", a-t-il dit, notant que cette eau "sacrée" est par ailleurs convoyée par camions-citernes à "la Mosquée Mohammed à Médine".