Le palindrome est une phrase qui se lit identiquement de gauche à droite et de droite à gauche. Celui qui nous intéresse ici est dit « parfait » parce que les mots qui le composent peuvent se lire également de haut en bas comme de bas en haut.
C'est un carré d'ordre 5 ; c'est-à-dire formé de 5 colonnes soit horizontales soit verticales, ce qui donne, au total, 25 cases dans lesquelles sont inscrites les lettres des 5 mots. A noter que les cases sont numérotées de 1 à 25 en commençant en haut et à gauche. En outre, chaque lettre possède une valeur numérologique différente de son emplacement.
Voici les 5 mots qui, imbriqués dans cette fameuse grille, resteront, pour longtemps encore, assez énigmatiques :
Sator, Arepo, Tenet, Opera et Rotas (grille A).
Cette construction a été appelée le palindrome du Christ parce qu'elle semble avoir été créée par les premiers chrétiens en souvenir du Christ.
Les mots sont en latin. Il faut comprendre, par cette précision, que la signification de Opera n'a rien à voir avec le théâtre qui porte ce nom. Les exégètes ont donc recherché les sens latins attribués à chacun de ces mots. Si l'on se réfère à ce que résume fort bien A.R. Darry, les chercheurs traduisent : « Sator par le semeur, le créateur, Opera par travaux ou par le verbe oeuvrer, Rotas par cycles, Tenet par tient ou soutient, la discussion demeure ouverte quant à la signification d'Arepo qui n'a pas de sens commun en
latin. ».
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Il est logique de supposer que Arepo n'est tout bonnement que l'inversion de Opera et devrait donc s'interpréter selon le sens de renversement. Et, conclut Jean Phaure, « puisque Arepo est l'inverse d'Opera, nous lirons : le Créateur, par inversion (par une oeuvre inverse) maintient ses oeuvres cycliques (ou maintient et opére les événements répétés périodiquement)... Toute la création se fait et se maintient par le renouvellement d'un processus de fractionnement de l'énergie primitive divine ».
Il semble difficile de suivre cet auteur sur son propre terrain car a-gardé pour lui l'analyse détaillée de ses profondes pensées. Une remarque s'impose d'elle-même. S'il faut comprendre Arepo comme le simple renversement d'Opera, pourquoi n'en serait-il pas de même pour Rotas qui est l'inversion de Sator ? Pourtant Rotas et Sator ont chacun un sens. On est en droit de supposer qu'Arepo possède également un sens.
Dans le cas où il serait absolument impossible de lui en découvrir un — et cela semble bien se confirmer — peut-être faudrait-il orienter les recherches vers une autre voie ! En hermétisme, est-il impératif de s'en tenir aux seuls sens sous-entendus par ces mots ? De toute façon, veillons à garder une imagination saine sans déborder dans le fantastique stérile.
Nicodomes Gomez est un peintre ésotérique. Une de ses oeuvres est reproduite à la dernière page de la couverture d'un hebdomadaire. Le centre de ce tableau représente ce palindrome au milieu d'une croix d'où rayonnent la Lumière et la Connaissance. Au bas de la reproduction, quelques explications sont. données parmi lesquelles nous relevons une signification originale du mot Arepo mentionnée en ces termes : « Jusqu'au bout du sillon de la vie. »
L'origine Faute d'être nous-même un` spécialiste, reportons-nous à quelques auteurs pour connaître l'origine de cette grille. Par exemple, Gérard de Sède nous apprend que « cet assemblage de lettres... figure sur une médaille retrouvée dans les ruines de Pompéï (communication faite le 19 mars 1937 à l'Académie des Inscriptions et des Belles Lettres par Guillaume de Jerphanion), sur une bible latine de 822 et un manuscrit grec du XI siècle conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris (manuscrit grec 2511), dans le manuscrit pseudo-Faustien des archives des Ducs de Cobourg, sur des pièces de monnaie autrichiennes du XVI siècle.
On le trouve aussi sur divers monuments : en Italie, l'église Pièvre 1er Sagui près de Crémone et le couvent Sainte Marie-Madeleine à Vérone, en France l'église Saint-Laurent à Rochemaure et le château de Jarnos, en Espagne Saint-Jacques de Compostelle ».
Et Roderic Dunkerley ajoute : « La formule « Rotas » fut découverte en 1968, gravée sur un fragment de plâtre mural provenant d'une ruine romaine à Cirencester dans le Gloucesterishire, et on estime qu'elle date du IV siècle, période à laquelle la Grande-Bretagne était occupée par les Romains. Elle se trouve au, musée de Cirencester.
En 1925, on en trouva un exemplaire incomplet au cours de fouilles effectuées à Pompéï ; étant donné que l'éruption du Vésuve, qui ensevelit la ville, eut lieu en 79 de notre ère, cette formule semblerait être antérieure à la catastrophe et donc bien plus ancienne qu'on ne le supposait.
Un autre exemplaire, complet cette fois-ci, fut découvert en 1926 à Pompa sur une colonne de la palestre. Vers la même époque quatre autres exemplaires furent mis au jour pendant les excavations faites à Duras-Europos ; on estime qu'elles datent du III siècle et sont l’œuvre de soldats de la garnison romaine alors stationnée dans cette région. »
Inutile de mentionner d'autres sources. Ces deux extraits suffisent amplement à prouver que cette grille existe depuis le début de notre ère. Nous verrons qu'il est possible de lui attribuer une origine plus ancienne encore. En effet, si les mots sont en latin, l'enseignement qu'ils symbolisent et synthétisent dans cette disposition particulière provient d'une époque beaucoup plus reculée.