Le chômage peut être une maladie de l'âme : lorsqu'un être ne se sent plus capable de supporter la robotisation, la déshumanisation des entreprises, il se met en position d'échec. Il est aussi une maladie de la société. Les machines remplacent les hommes, ou bien la consommation d'un article baisse et il y a trop d'employés pour le produire. L'introduction de nouvelles techniques rend inutile le savoir d'un vétéran.

Les forces montantes de la jeunesse, son dynamisme et sa liberté — parfois inconsciente — remplacent l'expérience des "vieux" responsables. Le chômage hante l'esprit de ceux qui travaillent comme celui de ceux qui ne trouvent pas de travail.

Mais il est avant tout un refus de la volonté et de l'adaptation. Un "vieux "capable de se mettre en formation continue, de s'initier aux nouvelles techniques dans sa branche (ne serait-ce que pote trouver les anciennes meilleures), d'adopter avec enthousiasme et curiosité les changements ne sera jamais en peine pour trouver un emploi.

Le problème naît lorsqu'une personne ne veut plus se perfectionner, ne veut pas suivre le progrès, refuse d'être mal payée, refuse de travailler plus de trente-cinq heures, refuse, refuse.

Ce manque de souplesse, de disponibilité, d'espoir se traduisent dans son corps par des maladies (rhumatismes, scléroses, hépatites, maladies du sang, du système circulatoire), qui nécessitent une prise en charge de la société, du corps médical, et le cercle vicieux ne peut plus s'interrompre.

Car la personne ainsi engagée dans une spirale descendante ne remontera la pente que si elle change d'état de conscience. Son âme l'interdit de séjour sur terre. Elle doit désormais mourir pour renaître, pour tenter de se construire une nouvelle conscience plus heureuse dans un corps tout neuf, pour cesser d'attendre du monde extérieur des solutions qui ne se trouvent qu'en elle, pour apprendre à être plus réceptive, plus volontaire, plus donnante.

Une personne capable de renaître intérieurement, capable de se défaire de vieux réflexes ou automatismes négatifs, capable d'accueillir, avec intérêt et plaisir, les nouveaux collègues, le changement, les enseignements que lui apportent la vie et ses semblables, sans se sentir dégradée ou humiliée, cette personne aura bien du mal à se trouver au chômage. Car elle a su renaître dans son corps présent, métamorphoser les conditions de son existence, morale, professionnelle et affective.