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Il n'y a qu'un Dieu, mais Ses noms sont innombrables, et innombrables aussi les aspects sous lesquels Il peut être considéré.
Nommez - Le de n'importe quel nom et adorez - Le sous l'aspect qui vous plaira le mieux, vous êtes certain d'arriver à Lui.
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 Le Don de Guérir d'Antoine

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silence
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MessageSujet: Le Don de Guérir d'Antoine   Le Don de Guérir d'Antoine Icon_minitimeSam 24 Avr - 16:51


Le Don de Guérir d'Antoine Lepere11
Le Don de Guérir d'Antoine

Antoine ne guérissait pas tout le monde, bien sûr. Du moins pas d'un coup. Il vous disait souvent de revenir. Ou bien il promettait aux gens qu'une fois rentrés chez eux ils se sentiraient soulagés. Et ils rentraient chez eux, et certains étaient soulagés. D'autres, au bout de quelques visites, se trouvaient guéris. Même s'ils n'étaient pas guéris, il était rare qu'ils ne rapportassent pas du voyage à Jemeppe quelque douceur secrète, quelque réconfort. Ainsi l'amour d'Antoine cheminait parmi les hommes. L'un après l'autre, ils venaient à lui.

Voilà comment cela se passait.

Ils avaient lu un prospectus, ou ils avaient entendu raconter quelque chose. Ce qui les frappait surtout, c'était ce nom de Guérisseur. Un homme du pays, un ouvrier, avait le don de guérir... Pendant leur travail dans les champs, tandis qu'ils suivaient la charrue, on a bien le temps, alors ce nom leur revenait en tète, ils songeaient à lui. Au fond de la mine, le tapotement des pics appuyait la pensée et la faisait plus enfoncée, plus durable. La ménagère, dans sa cuisine, arrêtait une minute le mouvement du fer à repasser et, levant les yeux vers la fenêtre, s'imaginait ce guérisseur. C'était dans ces vieilles maisons de villages, aux murs de pierres, où la vie est lente et obscure; la pluie battait les carreaux, on entendait dégouliner l'eau de la gouttière. Dehors, un chien poussait de longues plaintes. La mauvaise saison était là, une fois de plus, et la femme posait une main lasse et sans courage sur ses reins endoloris. Mais maintenant il y avait un nom : Antoine. Et du coup l'on s'apercevait qu'en nous l'espoir n'est jamais mort : il dort seulement, il attend qu'on l'éveille. Ainsi, nous ne sommes pas condamnés? On pourrait être mieux, dire son mal à quelqu'un, recevoir de l'aide?

Dans les villages et les faubourgs et jusque dans la grande ville, les gens se mettaient à caresser en eux cet humble espoir. Ils tournaient et retournaient le nom, l'idée. On ira à Jemeppe, on ira. La saison s'éclairait, malgré la pluie. La souffrance était toujours là, mais l'âme se sentait moins fatiguée. On se rappelait que dans les temps il y avait eu des miracles. Même si le miracle n'est pas pour nous, si nous devons conserver notre mal, quelle douceur de songer que les miracles sont possibles, qu'ils sont venus pour d'autres et qu'ils viendront, — que le miracle est vraiment une chose de la vie... Timidement, l'esprit s'habituait à ce mot ressuscité, à ces frêles et trop claires syllabes, difficiles à prononcer pour nos lèvres de chair. Soudain, ils n'y pouvaient plus tenir. C'était pour cette fois et pour eux : il ne fallait plus laisser passer un seul dimanche. Ils mettaient leurs habits les plus propres et descendaient du côté du miracle.

Jemeppe est un bourg triste, serré entre la Meuse et les collines. Les usines lui noircissent son ciel. Par les jours d'hiver, on y trébuche dans les flaques, les trottoirs sont gluants, on patauge. Non : Jemeppe est un lieu clair. Les gens qu'on y rencontre portent sur leurs épaules le miracle.

Les habitants de Jemeppe ne s'étonnaient plus, mais comprenaient, les matins de dimanches, à voir tant de silhouettes étrangères hésiter dans la Grand'rue et prendre toutes la direction des Quatre-Ruelles, que leur village était en train de devenir quelque chose de nouveau, et qu'une valeur incompréhensible à eux-mêmes naissait en ces jours parmi eux. Le changement était secret et invisible. Nulle façade de maison n'en portait la marque, mais tout en était comme entouré. Et même ceux qui haussaient l'épaule au récit des cures merveilleuses d'Antoine se sentaient confusément enorgueillis à la pensée qu'un peu partout dans la région l'on se mettait à parler de Jemeppe, et que des gens qui n'y étaient jamais venus en apprenaient le chemin.

C'était pour les habitants une espèce de distraction sérieuse, mêlée d'un obscur respect, que de se mettre sur les seuils, le dimanche matin, pour voir arriver ces visiteurs d'Antoine. Femmes, enfants, hommes, vieillards aux joues creusées, visages mal détachés des oreillers, corps affaissés, démarches heurtées, cannes et béquilles, tout cela défilait avec une hâte imperceptiblement alarmée, et aussi, à cause de ces regards fixés sur eux du seuil des maisons, avec une certaine gravité importante et responsable. Ils n'étaient plus simplement des gens qui avaient mal et qui cherchaient le soulagement, mais ils devenaient, dans cette procession improvisée, les dépositaires du mal humain, les porteurs angoissés et respectueux de la souffrance. Et certains, dans le mouvement de leur face levée et dans la transparence claire de leurs regards, montraient par avance aux yeux de tous la lumineuse et virginale Guérison.

Ils entraient chez Antoine. On les recevait dans une salle d'attente où d'autres malades étaient déjà assis, plusieurs d'entre eux tenant sur leurs genoux des bouteilles remplies d'eau que le guérisseur devait magnétiser. Des regards se tournaient vers les nouveaux arrivants. Ils s'examinaient les uns les autres avec cette curiosité et cette indifférence des malades, essayant vaguement de deviner leurs maux, de se ravir leur secret, leur trésor de souffrance. Puis les uns se repliaient sur eux-mêmes, ne voulant pas gaspiller leur douleur et les forces de leur espoir, mais les autres, rassurés et mis en confiance par la présence de tant de gens, tous malades comme eux, se mettaient à causer à mi-voix, interrogeaient, disaient d'où ils venaient, et bientôt se décrivaient mutuellement leurs peines. Ainsi se délivrait la chanson de misère. Et, avant même d'avoir vu Antoine, on sentait l'étreinte du mal se desserrer. Son excès ne paraissait- plus si injuste. On n'éprouvait plus cette insupportable angoisse, cette alarme de bête solitaire, victime unique désignée à la férocité du mal.

On devait attendre longtemps, parce qu'Antoine recevait les malades un à un : ils étaient devenus trop nombreux, il n'était plus possible de les admettre tous ensemble, comme auparavant, à la séance des Vignerons. Mais, quand on a eu des maladies, qu'on est allé chez les docteurs, on prend le pli de n'être jamais pressé. Et puis, cette attente-ci, dans la maison du guérisseur, était déjà un repos, une halte d'espoir.

Au fond de la salle, une petite porte s'ouvrait de temps en temps, se refermait. Une heure, deux heures passaient : on se rapprochait peu à peu de la petite porte. Des gens sortaient de là, et certains s'attardaient dans la salle, joyeux, se disant guéris, tandis que d'autres, le visage concentré, passaient devant vous sans mot dire. A la fin on était tout près de la porte. Seule cette mince épaisseur de bois vous séparait de ce que vous étiez venu chercher, et vous étiez déjà attiré de ce côté-là. Le brouhaha de la salle d'attente ne vous intéressait plus. La porte s'ouvrait : c'était votre tour.

D'abord on était étonné de se trouver tout à coup dans une pièce vide et silencieuse. Puis on découvrait en face de soi un homme, immobile et debout. Sa tète aux cheveux drus était tondue de près, et l'on remarquait le visage sombre, comme brûlé, avec les sourcils et la moustache coupée court, noire, barrée de gris. Mais on oubliait vite tout ceci parce qu'un regard vous avait touché. Un regard doux, paisible, mais auquel on ne pouvait pas se soustraire parce que c'était vraiment un regard qui vous regardait.

Antoine disait, sans élever la voix :
— Venez, m' fi; venez plus près.
Il vous posait la main sur le front.

(Source : "Délivrez - nous du mal", Antoine le Guérisseur par Robert Vivier, p. 245 à 249)

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domicilfix

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MessageSujet: Le Don de Guérir d'Antoine   Le Don de Guérir d'Antoine Icon_minitimeLun 18 Avr - 10:38

Antoine aime et il est bienveillant,
un être simple, simple mais vrai.
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jelt

jelt

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MessageSujet: Adresse de temples près du 42 France   Le Don de Guérir d'Antoine Icon_minitimeLun 18 Avr - 21:53

Voici les adresses de temples du culte Antoiniste, les plus proches de votre domicile.
Pour mémoire, le culte du dimanche commence a 10h00 pile, soyez donc présent en silence environs 20 à 30 minutes au préalable afin de vous familiarisez avec les lieux et vous recueillir .... la présence de jeunes enfants "turbulents" est à éviter.

Affection, Jelt sunny

Orléans:
Temple antoiniste
7 rue des juifs
45000 Orléans


Chantenay
Temple antoiniste
11 rue de la Constitution
44100 Chantenay


Roanne
Temple antoiniste
5 rue de la convention
42300 Roanne


Saint Etienne
Temple antoiniste
14 rue Caussidière (Bel Air)
42000 Saint Etienne


Tours
Temple antoiniste
75 rue d'Amboise
37000 Tours

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Cielblanc

Cielblanc

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MessageSujet: Re: Le Don de Guérir d'Antoine   Le Don de Guérir d'Antoine Icon_minitimeMar 18 Juin - 19:41

Etrangement, j'ai lu ce texte comme si je buvais de l'eau de source... C'est l'effet que cela m'a fait. Tout à fait intéressant.
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MessageSujet: Re: Le Don de Guérir d'Antoine   Le Don de Guérir d'Antoine Icon_minitime

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