silence Admin
Nombre de messages : 2255 Bonus : 4299 Date d'inscription : 18/03/2007
| Sujet: Des noms, des chiffres et des icônes Lun 10 Mar - 19:14 | |
| Des noms, des chiffres et des icônes La numérotation des cartes fournit déjà un indice simple. Numérotées de 1 à 21, elles ne sont divisibles que par les deux nombres premiers 3 et 7. Cette numérotation suggère donc soit une partition en trois ensembles de sept éléments, soit en sept ensembles de trois. Trois et Sept sont des nombres systématiquement présents dans les descriptions traditionnelles du monde occidental : la division entre un monde matériel, humain ou "incarné", un monde spirituel de l'"âme", et un monde cosmique ou "divin" est une structure générale sur laquelle se sont bâties les traditions et les religions originaires de l'espace égyptien et moyen-oriental, quelles que soient leurs formulations particulières. Le nombre Sept se retrouve souvent dans l'espace hébraïque, et assez probablement dans beaucoup d'autres. De manière assez générale, l'étoile à six branches, plus un point central, ou la semaine de sept jours expriment l'idée d'un cycle. Le rythme des lunaisons permet de les découper à peu près en quatre ensembles de sept jours, et aurait supposé que l'on divise l'année en treize mois de vingt-huit jours. C'est pourtant une division en quatre saisons de trois mois, réglée sur les solstices et les équinoxes, qui a été adoptée. La division en quatre ensembles de trois est essentielle en Astrologie; par contre, il semble bien que la division en trois ensembles de sept soit à la base du système du Tarot. Il semble très difficile dans ces conditions de faire communiquer ces deux espaces dont les bases de calcul sont totalement incompatibles. Prenons donc les sept premières cartes du Tarot. Le Un, ou "Bateleur", représente un jeune homme aux vêtements organisés selon un principe d'opposition de rouge et de bleu (une chaussure rouge, une bleue, etc.), portant un petit bâton rectiligne et un petit cercle, devant une table où sont posés divers objets d'illusionniste. Il signifie un principe de création et de potentialités: on peut facilement l'assimiler au Dieu créateur, le Démiurge, le Un. Le Deux, la Papesse, représente une femme coiffée d'une tiare, tenant un livre couleur chair sur les genoux, habillée d'une robe rouge recouverte d'une cape bleue. Elle représente généralement le principe fécond, la chair, la matrice, la matière. Elle s'oppose bien évidemment au Pape, le Cinq, portant également une tiare plus une canne épiscopale à trois branches, bénissant de la main droite et portant une robe bleue et une cape rouge. Le Pape et la Papesse forment évidemment un couple d'oppositions; la signification du Pape du Tarot, le pouvoir spirituel, opposé à la Papesse, la réalisation charnelle, correspond exactement à la fonction du Pape réel. On notera que la somme du couple d'opposés, Pape et Papesse, donne Sept. Il en est de même pour un second couple, l'Empereur et l'Impératrice. Le Trois, l'Impératrice, et le Quatre, l'Empereur, obéissent au même code de couleurs vestimentaire que le Pape et la Papesse. L'Impératrice tient de la main gauche un sceptre figurant un globe divisé en trois et surmonté d'une croix, et de la main droite un blason figurant un aigle. L'Empereur a le même blason posé à sa gauche, et tient le même sceptre de la main droite. L'Impératrice signifie l'Esprit (l'Aigle), le mouvement, la pensée, l'écriture, la conception. A l'inverse, l'Empereur signifie la réalisation pratique, la stabilité. Par rapport au couple Pape - Papesse, chacun porteurs d'un seul symbole différent, on peut remarquer que le couple Empereur - Impératrice utilise deux symboles identiques en ordre inversé. Alors que dans le couple Pape - Papesse l'opposition de l'Esprit et de la Matière est totale, dans le couple Empereur - Impératrice chacun s'appuie sur l'un, Esprit ou Matière, du côté gauche, pour exprimer l'autre par le côté droit. Le couple d'oppositions se faisant sur la base d'une somme de Sept, l'opposé du Un dans cette structure est le Six, l'Amoureux. L'Amoureux représente un jeune homme en tunique rayée de rouge, de bleu et de jaune, placé entre une femme brune âgée habillée d'une robe rouge à manches bleues, et une jeune fille couverte d'une robe bleue et d'une cape bleue à parement rouge. Au dessus de ce trio, un Cupidon entouré de rayons rouges, bleus et jaunes envoie sa flèche entre le jeune homme et la jeune fille. Cette carte, opposée à celle du Bateleur, exprime en général l'hésitation, la nécessité du choix, ou encore une fatalité opposée à la liberté créatrice. |
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