Supporteur du Stade Rennais depuis plus de 40 ans, Anthony a profité d’un récent voyage au Bénin, le pays du vaudouisme, pour aller voir un « désensorceleur », en se disant que son équipe favorite était maraboutée.
Tout est parti d’une boutade, après un match perdu par le Stade Rennais, il y a une dizaine d’années. « Un copain m’a dit : « Ce n’est pas possible, on est marabouté ! », explique Anthony, fidèle et fervent supporteur des Rouge et Noir, depuis 40 ans. « Ça a fait tilt ! Je me suis dit que ça devait être ça. »
La demi-finale de Coupe de France à Auxerre, perdue à la dernière minute en 2003, la 3e place de Ligue 1 soufflée à la dernière seconde, lors de la saison 2006-2007 à Lille, la finale contre Guingamp en 2009, puis la demi-finale contre Quevilly, l’an passé. Tous ces épisodes sont venus renforcer sa conviction. « On a vraiment l’impression que notre club est maudit. » Mais que faire ?
Avant un voyage prévu de longue date au Bénin, cet hiver, Anthony tombe alors sur « un reportage d’Arte qui disait que c’était le pays du vaudouisme. Je voulais voir en vrai à quoi ça ressemblait. Et pour la rigolade, je me suis dit : « Et si j’en profitais pour démarabouter le Stade Rennais ? »
Des poupées vaudou fumant des cigarettes
Dans sa valise, Anthony pense donc à prendre le poster officiel des Rouge et Noir. Sur place, il se met en quête d’un désensorceleur, dans la région d’Ouidah. « On m’a dit qu’il y avait quelqu’un que les joueurs de foot du club local allaient voir. » Ni une, ni deux, il demande alors à ce sorcier s’il peut accéder à sa requête. « Démarabouter le Stade Rennais ! ». « Il m’a fait jeter des osselets avant de me dire qu’il y avait deux mauvais esprits sur le club. »
Va suivre alors une séance d’incantation de près de deux heures, autour du fameux poster des Rouge et Noir, avec des épices, des racines, des poupées vaudoo fumant des cigarettes, le tout arrosé de gin, avant de finir par un sacrifice de poulet. « C’était totalement surréaliste. Au point de me demander si je n’étais pas allé un peu trop loin », plaisante Anthony, en repensant à la scène, dans un décor un peu glauque. « Il y avait des traces de sang sur les murs, de précédents sacrifices ! »
Un cadenas à fermer
À la fin, le désensorceleur africain a remis à Anthony une petite fiole d’eau sacrée et un cadenas. « Il m’a dit que ce serait bien si un joueur pouvait se mettre un peu d’eau sur les mains avant la finale. Et aussi, de fermer le cadenas avant le match. » C’était fin février, et depuis, le Stade Rennais n’a plus gagné un match en championnat. « Mais ma demande concernait spécifiquement le 20 avril et cette finale de la Coupe de la Ligue ! »
Anthony, qui sera dans les tribunes du Stade de France (comme en 2009 contre Guingamp) pour encourager le Stade Rennais contre Saint-Etienne, aura sa réponse samedi soir pour savoir si le « désensorcelage » a marché !