PRATIQUE DE LA MEDIUMNITE.
L'étude et l'application des facultés médianimiques sont d'une importance capitale, disions-nous, car, selon l'usage que l'on fait de ces dons, ils peuvent devenir un bien ou un mal pour ceux qui les possèdent et pour la cause qu'ils veulent servir.
Le spiritisme est une arme à double tranchant : arme puissante avec le concours des Esprits élevés, pour combattre l'erreur, le mensonge, toutes les misères morales de l'humanité ; mais arme dangereuse par l'action des esprits inférieurs et mauvais. Dans ce cas, elle peut se retourner contre les médiums et les expérimentateurs, les blesser dans leur santé, leur dignité et causer de graves désordres.
Tout dans l'expérimentation spirite dépend de l'intervention des Invisibles. Leur action varie de nature et de qualité suivant la valeur des Entités qui se manifestent.
Les Esprits élevés répandent sur nous des fluides purs et bienfaisants, qui réconfortent nos âmes et apaisent nos douleurs, nous prédisposent à la bonté, à la charité. Nous puisons dans leur commerce les forces nécessaires pour vaincre nos défauts et nous perfectionner.
Les manifestations des esprits inférieurs peuvent être utiles par les preuves d'identité qu'elles fournissent, mais, à la longue, leurs fluides lourds et malsains altèrent l'état de santé des médiums, troublent leur jugement et leur conscience, et, dans certains cas, aboutissent à l'obsession et à la folie.
Les scènes tragiques décrites par le docteur Paul Gibier dans son livre Spiritisme ou Fakirisme occidental et dont il faillit être victime, les exemples que nous rencontrons un peu partout autour de nous démontrent, jusqu'à l'évidence, les risques que l'on court en établissant des rapports suivis avec les rôdeurs de l'espace. Faire du spiritisme sans s'entourer des précautions nécessaires équivaut à ouvrir sa porte toute grande aux apaches de la rue.
Rappelons en quoi consistent les précautions indispensables. Avant chaque séance, il faut évoquer les Esprits guides, s'assurer une protection efficace qui, en écartant les mauvaises influences, établisse dans l'entourage invisible la même discipline que le président terrestre fera régner parmi les assistants.
Dans ce but, Allan Kardec recommande la prière et nous n'hésitons pas à insister sur son opinion. Sans doute, comme lui, on nous traitera de mystique, alors que nous observons et appliquons simplement la loi universelle des vibrations qui unit tous les êtres, tous les mondes et les relie à Dieu. Cette loi, la science commence à peine à en balbutier les premiers éléments par l'étude de la radioactivité des corps, par l'application des ondes et des courants à grande distance. Mais, à mesure que se poursuivront ses investigations dans le domaine de l'invisible, elle en constatera le merveilleux agencement et les vastes conséquences. A ce point de vue, de splendides découvertes lui sont réservées, car c'est là que réside tout le secret de la vie supérieure, de la vie libre de l'esprit dans l'espace et la règle de ses manifestations.
Par la pensée et la volonté nous pouvons mettre en mouvement toutes les forces cachées en nous. Nos radiations fluidiques s'imprègnent des qualités ou des défauts de cette pensée et créent autour de nous une ambiance conforme à notre état d'âme.
La prière étant l'expression la plus haute et la plus pure de la pensée, trace un chemin fluidique qui permet aux Entités de l'espace de descendre vers nous et de se communiquer ; elle constitue dans les groupes un milieu favorable aux phénomènes d'ordre élevé, en même temps qu'un préservatif contre les esprits mauvais.
Pour être efficace et produire tout l'effet attendu, la prière doit être un appel ardent, spontané, par conséquent de courte durée ; par contre, les prières banales, récitées du bout des lèvres, sans chaleur communicative, ne produisent que de faibles et insuffisantes radiations.
On comprendra, dès lors, la nécessité dans les séances, de l'union des pensées et des volontés. On appréciera surtout le rôle important que jouent dans les émissions fluidiques les sentiments de foi, de confiance, de désintéressement, toutes les qualités morales en un mot, les facilités qu'elles créent aux bons Esprits, en même temps que les obstacles qu'elles opposent aux agissements des esprits mal intentionnés.
Et cela, sans exclure le libre examen et les conditions de contrôle dont aucun chercheur ne doit se départir jamais.
Il ne faut pas s'étonner non plus, si les résultats obtenus restent relativement pauvres et laborieux, dans les milieux où règne une atmosphère de scepticisme, où l'on prétend commander aux phénomènes et aux Esprits et où l'on crée ainsi, sans le savoir, des entraves aux manifestations d'un ordre élevé.
En outre, le président de chaque groupe doit s'efforcer d'obtenir le silence, le recueillement pendant les séances, écarter les questions inopportunes et trop personnelles posées aux Esprits, afin de maintenir, autant que possible, l'union des pensées et des volontés en les dirigeant vers un but commun. Les pensées divergentes, les préoccupations matérielles forment des courants contraires, une sorte de chaos fluidique qui gêne l'intervention des guides, tandis que la concordance des vues et des sentiments établit la fusion harmonique des fluides et crée un milieu propice à leur action. La séance doit se terminer par quelques paroles de remerciements aux Esprits protecteurs et par l'invitation aux assistants à se pénétrer des enseignements reçus, et à pratiquer la morale qui en découle.
Par leurs critiques, nos contradicteurs inexpérimentés démontrent souvent leur peu de compétence en ces matières. Mais, d'un autre côté, tous les magnétiseurs connaissent cette propriété des fluides, qui reflètent exactement notre état d'âme et auxquels ils savent parfois imprimer des qualités bienfaisantes et curatives.
On peut aussi démontrer expérimentalement l'existence et la variété infinie de ces fluides qui diffèrent avec chaque personnalité.
Des plaques photographiques peuvent facilement être impressionnées par les radiations échappées de nos doigts et de nos cerveaux et enregistrer des effluves qui varient suivant nos dispositions personnelles.
L'exercice de la médiumnité rencontre deux écueils redoutables : l'esprit de lucre et l'orgueil. Combien de médiums, animés tout d'abord d'un sincère désir de servir notre cause, ont fini, sous l'instigation de ce dernier défaut, par glisser dans le ridicule et sont devenus la risée de tous.
Si le contentement de soi-même est bien légitime quand il résulte de qualités ou de mérites acquis par des travaux ou des études prolongés, comment peut-on tirer de l'orgueil d'une faculté venue d'en-haut et qui n'a nécessité ni dépenses, ni efforts ?
C'est l'orgueil qui inspire ces rivalités, ces jalousies mesquines entre médiums, causes fréquentes de désagrégation pour les groupes. Il faut que chacun se contente de ce qu'il reçoit.
Lorsque le médium est exempt de vanité, simple de coeur et que, dans la sincérité de son âme, sous le regard de Dieu, il offre son concours aux bons Esprits, ceux-ci s'empressent de l'assister et de l'aider à développer ses facultés. Tôt ou tard ils amènent près de lui les parents défunts, les morts aimés, et une douce intimité se reconstitue, source de joies et de consolations. Peu à peu le médium devient l'artisan béni de l'oeuvre de rénovation. Il reçoit et transmet les instructions qui éclairent la vie et tracent à tous la voie d'ascension : il apporte le secours moral qui rend le devoir plus facile, l'épreuve plus supportable.
Ainsi, de proche en proche, avec l'enseignement des Esprits, la notion de justice se répandra sur le monde. En apprenant que nous venons presque tous expier des fautes antérieures, l'homme sera moins porté à murmurer contre son sort, sa pensée planera au-dessus des misères de ce monde. Il évitera, par ses actes et ses paroles, d'augmenter le fardeau des iniquités qui retombe sur lui. Alors la vie sociale pourra s'améliorer et l'humanité fera un pas en avant.
Toutes ces humbles vies de médiums qui, sans cela, resteraient obscures et insignifiantes seront, du fait de la mission reçue, enrichies, éclairées d'un rayon d'en-haut et deviendront autant d'éléments de progrès et de régénération.
Le commerce avec l'invisible, la pénétration des grandes et pures âmes accroissent les facultés psychiques et multiplient les moyens de perception. Dans les séances bien dirigées, le médium ressent de plus en plus les radiations, les effluves des mondes supérieurs. Il éprouve une dilatation de l'être, une somme de jouissances subtiles qui échappent à l'analyse et qui sont comme un avant-goût de la vie spirituelle, un prélude à la vie de l'espace. C'est une compensation offerte, dès l'existence présente, aux déboires et aux fatigues qui se rattachent à l'exercice de la médiumnité.
Lien vers LA BOUTIQUE ESOTERIQUE SAMSARA