Un moine tibétain a été battu, torturé et emprisonné en Chine après son arrestation dans une région devenue le centre d'une vague de protestations contre le régime chinois, a déclaré jeudi Reporters sans frontières (RSF).

Yonten Gyatso, moine et militant des droits de l'Homme dans la zone reculée d'Aba, dans la province chinoise du Sichuan, a été condamné à sept ans de prison pour la diffusion d'informations sur les manifestations au Tibet, a rapporté RSF.

Le moine avait été condamné le 18 juin par le tribunal populaire intermédiaire d'Aba, mais sa famille et le réseau Reporters sans frontières auquel il contribuait ne l'ont appris que mercredi, selon l'ONG.
Il est accusé d'avoir communiqué des photos et des informations sur l'immolation de Tenzin Wangmo, devenue en octobre dernier la première femme à s'immoler par le feu pendant la vague de protestations, a ajouté RSF.

Yonten Gyatso a été arrêté au monastère Khashi Gyephel Samtenling dans la région d'Aba, le 18 octobre, avant d'être emmené dans un centre de détention de Chengdu, capitale du Sichuan, a déclaré RSF.
L'organisation a affirmé qu'il a été battu et torturé par des agents du bureau local des affaires secrètes de l'Etat chinois.

Près de 50 Tibétains, dont beaucoup de moines et de nonnes, se sont immolés par le feu dans la région pour protester contre ce qu'ils dénoncent comme une répression religieuse.

De nombreux de Tibétains accusent le gouvernement chinois d'oeuvrer pour la répression religieuse et l'érosion de leur culture avec l'afflux de Chinois Han (groupe ethnique le plus important du pays) dans des régions historiquement tibétaines.

Pékin rejette ces accusation, soutenant que les Tibétains jouissent d'une liberté de religion et qu'ils ont bénéficié d'une amélioration de leur niveau de vie grâce à la croissance économique chinoise.
Le tribunal populaire intermédiaire d'Aba n'était pas joignable par téléphone.