silence Admin
Nombre de messages : 2255 Bonus : 4299 Date d'inscription : 18/03/2007
| Sujet: Le Cercle, Symbole de civilisation Dim 23 Déc - 12:46 | |
| Le Cercle, symbole d'une auto/éco/formation L'éducation amérindienne, comme celle de toutes cultures, est le reflet exact de ses valeurs essentielles. L'historien Huron Georges Sioui nous en donne un exposé magistral dans son ouvrage "Pour une autohistoire amérindienne". "Ce qui fait la force singulière de la philosophie amérindienne, est la capacité de toutes les nations amérindiennes de s'entendre quant à l'idée de l'unité et la dignité de tous les êtres. L'Améridien, lorsqu'il se recueille pour prier, adresse une salutation à tout l'univers. Cela lui permet de reconnaître sa place dans la création, c'est à dire, comme l'explique un chef spirituel onontagué, que nous ne sommes pas ceux qui dirigent ; nous devons fonctionner ensemble afin de survivre. Nous sommes assis avec le Grand Cercle universel de la vie." (.i.SIOUI;,1989, p.33). Cette notion de cercle est une des valeurs fondamentales amérindiennes, comme celle de la souveraineté de la personne humaine. "Les amérindiens de tous temps, insistent sur la souveraineté de leurs peuples devant le Grand Esprit, le seul être auquel chaque humain soit tenu de répondre de ses actes". (.i.SIOUI;, 1989, p.96). Ces valeurs fondamentales du cercle du vivant et de la personne humaine donnent leur sens aux pratiques éducatives indiennes. "Les Amérindiennes, en vertu de l'extrême importance attachée à l'humain dans le système de valeurs de leur civilisation, accueillaient leurs enfants avec la plus grande reconnaissance et manifestaient envers eux la plus grande patience et une tendresse admirables." (.i.SIOUI;, 1989, p.105). "Dans le monde d'abondance de l'Amérindien, personne n'est tenu de croire en l'idéologie de quelqu'un d'autre; Chaque personne est une vision, un système, un monde. Par contre, lorsque l'homme a relativement appauvri son environnement, surgissent des querelles pour déterminer qui aura la haute main sur les ressources restantes et qui ce «vainqueur» sera en mesure de soumettre. Aux yeux des Amérindiens, de telles «nations», qui n'ont d'ailleurs pas le droit de s'appeler ainsi puisqu'elle exploitent leurs membres les plus démunis, peuvent afficher un succès technique et matériel, mais elles connaissent un désastre social. Qui peut blâmer l'Amérindien de vouloir préserver un sens moral dont on sait qu'il peut produire un ordre social (au sens «écologique» du Grand Cercle de la vie) heureux et durable ?" (.i.SIOUI;, 1989, p;137). Pour l'ethnologue Rémi Savard "la véritable dimension américaine, à laquelle nous convient encore aujourd'hui les peuples issus de ce continent , n'est ni anglaise, ni française ni indienne, ni inuit ; elle tient dans la notion autochtone de Grand Cercle, selon laquelle le respect obsessif de la spécificité de chaque chaînon devient la condition indispensable au maintien de l'ensemble. Nous n'avons plus le choix ; c'est dans cette Amérique-là qu'il nous faut songer sérieusement à débarquer enfin". (.i.SAVARD;, 1979, p.15). |
|