silence Admin
Nombre de messages : 2255 Bonus : 4299 Date d'inscription : 18/03/2007
| Sujet: Magnétisme : Expérimentation sur des malades Dim 4 Nov - 19:08 | |
| Expérimentation sur des malades Prenant un malade au hasard, car il n'est pas encore question du traitement des maladies, mais du rôle que le magnétisme joue comme agent physique sur les malades, nous allons mettre sous vos yeux l'ensemble des phénomènes observés, comme si nous les voyions sur un seul ; plus tard nous essaierons de dire ce qui est propre à chacun d'eux.Disons d'abord qu'il n'est pas facile de constater l'action magnétique lorsqu'elle est douce et tempérée, lorsqu'elle est exercée par un être faible, lorsque enfin on s'adresse à une maladie chronique très ancienne ou une affection aiguë très grave.
I . Dans les affections chroniques Légère chaleur, respiration plus marquée, yeux plus animés, sentiment du bien-être inaccoutumé, pandiculations, bâillements, réveil de douleurs anciennes, calme de celles présentes, qui quelquefois s'exaltent, mais c'est le plus rarement ; besoin d'expectorer s'il y a quelque altération de la poitrine ; disposition au sommeil, envie d'uriner ; s'il y a un émonctoire, le malade y sent des picotements, de la démangeaison ; s'il y a eu fracture des membres, ou quelque solution de continuité, il peut constater en cet endroit un travail singulier, quelque chose qui lui rappelle le dérangement dont ces parties ont été le siège, et les douleurs qu'il y a endurées.Quelquefois la peau devient moite, les extrémités brûlantes, la salive abondante ; dans d'autres cas, c'est le besoin de boire que le malade éprouve.Quelquefois la magnétisation augmente le mal et replace l'individu dans l’état aigu ; c'est le plus favorable des symptômes.Tout cesse bientôt, et le patient, qui avant l'opération ne ressentait aucun des symptômes que nous décrivons, retombe dans son état habituel, jusqu'à ce qu'une nouvelle magnétisation soit pratiquée.
II . Dans les affections aiguës Ici l'analyse est difficile à faire ; les effets varient à l'infini, selon le genre de maladie, la gravité des symptômes, les remèdes déjà pris, et le moment que vous avez choisi pour agir : car le mal change souvent dans cette tourmente du corps, où rien n'est pacifique, où chaque organe participe plus ou moins, bien que dans certains cas on ne soit atteint gravement que dans un seul organe.Mais ce que je regarde comme un des plus grands bienfaits du magnétisme, et qui sera considéré de même par la suite, c'est la propriété qu'il possède de faire cesser subitement les affections secondaires ou sympathiques. Je me hâte de le dire, car je l'ai vu tant de fois produire ce résultat,que ma conviction est entière, complète, et n'aura jamais besoin de nouvelles preuves.
Voici la description d'effets qu'on peut constater.Si la circulation est accélérée, le pouls petit, irrégulier, la circulation se modère, le pouls devient plus plein, moins fréquent, ne fût-ce que pour un instant. La peau sèche cesse de l'être, mais pour un instant aussi. S'il y a des vomissements, ils peuvent s'arrêter ; le sommeil peut venir également lorsque le malade n'en éprouvait pas le moindre symptôme ; mais s'il n'est pas somnambulique, il cesse aussitôt que vos forces diminuent.Je sens combien il est difficile de suivre une description semblable. Il faut, ici plus qu'ailleurs,savoir bien distinguer ce qui est le produit de la maladie et du travail médicateux naturel qui se fait dans l'organisme ; de celui de votre agent, quand les effets de ce dernier se confondent avec le tout, et sont souvent dominés par de plus puissants.Aussi, pour plus de clarté, de précision, nous allons laisser la maladie se caractériser, et la prendre avec un nom. Dégagée de l'abstraction, notre marche sera plus assurée dans le domaine des faits.
Premier exemple. — On sait que le magnétisme a été bien rarement employé au début des maladies graves ; ce n'est jusqu'ici qu'à la fin, et lorsqu'il n'y eut plus d'espoir, qu'on essaya l'emploi de ce moyen curatif. Je n'ai moi-même que peu de fois dans ma vie pu précéder tout médecin.Dans un cas de fièvre ataxique, où cette maladie avait parcouru toutes ses périodes, je magnétisais pour mon instruction, pour essayer ; voici ce qui arriva.Le malade était sans connaissance ; ses membres étaient d'une roideur extrême, il était au quatorzième jour de sa maladie. Ces symptômes alarmants étaient survenus à la suite d'un délire de plusieurs jours et d'une hémorragie considérable.
La langue, les dents, les lèvres étaient couvertes d'une espèce d'enduit couenneux, qui s'étendait jusque dans la gorge. La respiration était râleuse et fréquente, les yeux vitreux, et les paupières ne s'abaissaient plus. Si le besoin de boire se faisait sentir, il était de toute impossibilité de le satisfaire, à cause de l'enduit qui remplissait la bouche et l'arrière bouche. Je magnétisai ce malade sans espoir de le guérir, comme je l'ai dit, pour expérimenter.
Et quel ne fut pas mon étonnement ! Ses yeux devinrent mobiles ; il reprit connaissance ; nous le vîmes mouvoir sa main, la porter à ses lèvres, arracher avec ses doigts les mucosités épaisses qui tapissaient sa bouche. Il demanda à boire, on lui en donna, et le liquide passa. Une demi-heure de magnétisation avait suffi pour produire ces phénomènes. Je nemagnétisai que cette seule fois ce malade, qui succomba trois jours après.
Deuxième exemple. — Une jeune fille, appartenant à une honnête famille, fut affectée d'une fièvre à peu près semblable. Je la vis avec son médecin, le docteur Desprez ; comme il avait déclaré qu'il n'y avait plus d'espoir, je le tourmentai pour qu'il me la laissât magnétiser ; il y consentit et les parents aussi. Le fait observé plus haut se renouvela : elle arracha les mucosités de sa bouche, elle qui un instant auparavant était sans connaissance ; elle but aussi, ce qui n'avait plus lieu depuis longtemps.
Elle sentit vivement les parties sur lesquelles on avait appliqué de la moutarde et des vésicatoires, quoique auparavant ces parties fussent complètement insensibles. Je la laissai dans l'état que je viens de décrire. Mais bientôt après elle reperdit connaissance, être tomba dans l'état où je l'avais trouvée. J'y allai de nouveau, la magnétisai, et obtins le retour des heureux symptômes. Encouragé de ce succès, je ne la quittai plus, et dès le second jour on avait le plus grand espoir de la sauver par le moyen que j'employais. Elle guérit enfin.Il y a bien longtemps de cela, je l'ai perdue de vue ; mais les parents doivent avoir, comme moi,conservé le souvenir du succès de mes heureux efforts. Quant au médecin, il était ravi, et proclamait partout que cette jeune fille me devait la vie.
Troisième exemple. —La comtesse de R... avait été atteinte d'une fièvre que ses médecins nommèrent muqueuse inflammatoire.Depuis soixante jours au moins pas une seule garde-robe, en dépit de tous les remèdes employés ; pas un instant de sommeil, malgré toutes les compositions soporeuses. La bouche était sèche, ulcérée, ainsi que la langue ; l'abdomen ballonné ; chaleur sèche et acre àla peau.
Je la magnétisai dans cet état. Eh bien, la nuit qui suivit, elle eut quatre heures de bon sommeil, et le matin deux selles. On la croyait sauvée, je l'espérais aussi ; mais ses médecins (ils étaient cinq),n'ayant pas été prévenus de l'essai que j'avais fait, crurent que la nature seule était cause de ce changement heureux, et voulurent l'aider. Ils administrèrent deux onces d'huile de ricin, et une tisane pour en favoriser l'effet. Le bien produit s'effaça rapidement ; cependant je la magnétisai encore deux fois, mais c'était dès lors sans espoir. Je me retirai, et cinq ou six jours après, j'appris que la malade était morte.
Je borne ici mes citations ; les multiplier serait superflu. Ces trois exemples suffisent à montrer l'évidence de l'action physique que l'agent magnétique exerce sur les malades.Passons maintenant à son action curative. Mais avant de tracer les règles de son application au traitement des maladies en général, et de chacune d'elles en particulier, il est essentiel de dire quels sont les principes qui nous dirigent, nos procédés, notre manière d'expérimenter, notre méthode enfin.
Méthode expérimentale de l'auteur Lorsque le patient peut s'asseoir, nous le mettons sur un siège, et nous nous plaçons en face de lui, sans le toucher : plus tard on saura pourquoi. Nous restons debout, ou si nous nous asseyons,nous tachons toujours d'être sur un siège un peu plus élevé que le sien, de manière que les mouvements du bras que nous avons à faire ne deviennent pas trop fatigants.Lorsque le malade est couché, nous nous tenons debout près de son lit, et l'engageons à s'approcher de nous le plus possible.
Ces conditions remplies, nous nous recueillons un instant et nous considérons le malade. Lorsque nous jugeons que nous avons la tranquillité, le calme d'esprit désirable, nous portons une de nos mains, les doigts légèrement écartés et sans être tendus ni roides, vers la tête du malade ; puis, suivant à peu près une ligne droite, nous la descendons ainsi jusqu'au bassin, et répétons ces mouvements d'une manière identique pendant un quart d'heure environ, en respectant avec soin les phénomènes qui se développent.
Notre pensée est active, mais n'a encore qu'un but : celui de pénétrer les parties sur lesquelles nous promenons nos extrémités (quand un bras est fatigué, il est essentiel de se servir de l'autre)de l'émission d'un fluide que nous supposons partir des centres nerveux, et suivre le trajet des conducteurs naturels, les bras, et par suite les doigts. Je dis supposons, quoique pour nous ce ne soit point une hypothèse.
Notre volonté met bien évidemment en mouvement un fluide ; il se dirige et descend en suivant la direction des cordons nerveux jusqu'à l'extrémité des mains,franchit cette limite et va frapper les corps sur lesquels on le dirige.Lorsque la volonté ne sait pas le régler, il se porte par irradiation d'un objet sur un autre qui lui convient ; dans le cas contraire, il obéit à la direction qui lui est imprimée, et produit ce que vous exigez de lui, quand toutefois ce que vous voulez est dans le domaine du possible.
Nous considérant donc comme une machine physique, et agissant en vertu des propriétés que nous possédons, nous promenons sur les trois cavités splanchniques, crâne, poitrine et abdomen,nos membres supérieurs, comme conducteurs de l'agent dont le cerveau parait être le réservoir, en ayant soin que des actes de volonté accompagnent nos mouvements.Faisons une comparaison qui rende notre pensée plus compréhensible.Lorsque vous avez l'intention de lever un fardeau, vous envoyez, par votre volonté, la force nécessaire à vos extrémités, et elle obéi car si elle ne s'y transportait point, vous ne pourriez rien.De même pour magnétiser. Source : Manuel de l’Étudiant Magnétiseur par le baron Du Potet |
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