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 CONCEPTION, GROSSESSE ET NAISSANCE AU THIBET

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silence
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MessageSujet: CONCEPTION, GROSSESSE ET NAISSANCE AU THIBET   CONCEPTION, GROSSESSE ET NAISSANCE AU THIBET Icon_minitimeDim 17 Jan - 14:33

CONCEPTION, GROSSESSE ET NAISSANCE AU THIBET Concep10

CONCEPTION, GROSSESSE ET NAISSANCE AU THIBET


La trente-huitième semaine, c'est le Tog-mé Kyèn Gui Loung, ou «souffle de conditions sans obstacle», qui intervient, afin de faire basculer le foetus, si bien que sa tête se présentera la première au moment de l'accouchement.

La mère, lors de l'accouchement, ressent trois sortes de douleurs : elle ressent d'abord une douleur sur le devant du corps, puis cette douleur gagne le dos. Enfin, la perte des eaux est douloureuse.
La première douleur correspond à «l'effacement» du col utérin, les os iliaques s'écartent alors légèrement. La seconde douleur correspond à l'ouverture partielle du col utérin, lorsque les membranes de l'oeuf font saillie, les os iliaques s'écartent encore un peu plus, la troisième douleur correspond à l'ouverture totale du col utérin, lorsque la poche des eaux est rompue et que la tête de l'enfant sort de l'utérus, les os iliaques s'écartent alors au maximum. Une fois la tête sortie de la vulve, le reste du corps de l'enfant suit sans difficulté.

Celui-ci est souillé de sang et le visage de l'enfant est recouvert d'un enduit. Le médecin doit immédiatement nettoyé le nez du nouveau-né, qui risque d'être obstrué par des mucosités et du sang, afin de prévenir toute complication. Traditionnellement, les tibétaines accouchent à genoux. Le cordon ombilical est parfois enroulé autour du cou du nouveau-né, ce qui indique que celui-ci est un être spécial, un grand être spirituel ou quelqu'un qui a été particulièrement bon dans sa vie antérieure, mais la plupart du temps, il est simplement déroulé. S'il est long, cela indique que l'enfant est de nature bonne et paisible, en revanche s'il est court, cela augure un enfant au caractère orgueilleux et irascible. Le médecin tire à trois reprises sur le cordon ombilical, anticipant ainsi par son geste le décollement du placenta.

La première fois qu'il tire, il souhaite : «Puisse cet enfant demeurer en bonne santé !», la seconde fois : «Puisse cet enfant vivre vieux !», et la troisième fois : «Puisse cet enfant être heureux !». Il noue ensuite une première cordelette, après avoir pris soin de l'enrouler autour du cordon ombilical dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, tout près de l'ombilic, puis légèrement plus loin une seconde cordelette, après l'avoir enroulée dans le sens des aiguilles d'une montre, et enfin, à une distance de quatre doigts de l'ombilic, une troisième cordelette. Il coupe le cordon ombilical après ce troisième nœud. La mère est alors recouverte pendant une minute d'un fin tissu afin de prévenir tout problème de Loung et on lui donne un bouillon gras à boire pour qu'elle reprenne des forces.

* A peine né, l'enfant pousse un cri, il est ensuite couché sur le ventre. D'aucuns soutiennent qu'il faut plutôt le prendre par les pieds et le soulever en l'air, mais c'est là une pratique incorrecte, car ses viscères étant encore infiniment fragiles, ce geste peut lui être préjudiciable. Il est donc préférable de coucher le nouveau-né sur le ventre, en prenant soin de placer celui-ci sur un coussinet, de façon à légèrement surélever son bassin. On mouche ensuite l'enfant à trois reprises et après s'être bien lavé les mains on lui nettoie l'intérieur de la bouche. Sa langue, dans un geste qui va du haut vers le bas, est nettoyée à trois reprises. Enfin, on le baigne dans de l'eau safranée qui est tiède.

* Selon l'année de sa naissance, l'enfant est relié à un élément spécifique, qui change chaque année. Ainsi, s'il est né l'année du bois, cet élément interne étant relié à l'élément terre, sa couleur sera le jaune. On l'enveloppera donc, le bain terminé, dans un tissu ou une serviette jaunes, afin de créer des conditions de bon augure. Après la toilette, on le couche cette fois-ci sur le dos dans une pièce où la lumière est douce, s'il s'agit de la journée, afin qu'il dorme tranquillement.

* Pour encourager la clarté, la profondeur et la stabilité de l'intelligence à venir de l'enfant, nous écrivons traditionnellement, sur une assiette, le mot «HRIH» qui correspond à une lettre en tibétain, à l'aide d'une pâte faite à partir de trois plantes médicinales égrugées. Nous plaçons alors un tout petit morceau de ce mot ainsi écrit sur la langue de l'enfant. Nous mélangeons ensuite un peu de ces trois plantes médicinales égrugées à du beurre clarifié pour confectionner une pâte dont nous appliquerons la première partie sur le nombril, la seconde partie sur la gorge et la troisième partie sur le sinciput du nourrisson. Cela fait, nous massons gentiment chacune des trois zones, afin de l'enduire de cette pâte.

Cette pratique est faite en vue d'apaiser chez le nouveau-né les trois poisons du désir, de la colère et de la confusion mentale. Une femme, dont le père et la mère sont en vie, et qui a enfanté, verse ensuite trois gouttes de beurre clarifié dans la bouche de l'enfant, afin que celui-ci ait un avenir prometteur. Le lendemain, et quotidiennement jusqu'au septième jour de sa naissance, l'enfant est de nouveau baigné dans de l'eau safranée qui est tiède.
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