« On a observé, ou cru observer, à diverses reprises, que certains sujets somnambules se guidaient avec une remarquable aisance, les yeux fermés ; ou même que, les yeux bandés, ils reconnaissaient avec précision des objets, des personnes, des signes écrits. » L'auteur de ces lignes est un écrivain, Jules Romains, qui se prend d'un vif intérêt, au début du XX siècle, pour cette forme de vision les yeux fermés, qu'il baptise « extra rétinienne ». Du coup, il soumet des centaines de personnes à cette expérience : yeux bandés, plongés en hypnose dans une pièce obscure, il leur fait lire des journaux.
Il décrit ainsi l'un de ses cobayes : il « se mit à syllaber par saccades, mais correctement, le titre du journal... »
L'écrivain attribuera ces perceptions à des « ocelles », des yeux miniatures répandus sur la peau...
- Pr Novomeysky -
L'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNAISSANCESLa théorie des « ocelles » est abandonnée.
Et l'existence de la vision à distance fortement contestée. Toutefois, de 1964 à 1989, un chercheur russe, le Pr Novomeysky, de Sverdlosk, a poursuivi les expériences sur ce type de vision.
Et il conclut lui aussi à l'existence d'une sensibilité optique de la peau, «sous l'influence des différences de potentiels électriques produits par les couleurs ».
Même s'il s'agit d'objets plongés dans l'obscurité, distants ou recouverts d'un écran opaque, la peau pourrait capterdes radiations
ner qui permet de visualiser l'activité du cerveau. Il constate la même anticipation anormale, ainsi qu'une activation du « cortex visuel ».
COMMENT DÉVELOPPER CETTE CAPACITE ?
En ne rejetant pas systématiquement ses intuitions, mais qui se situeraient « dans l'infrarouge lointain ».
Curieusement, les résultats seraient meilleurs si les sujets balancent doucement le bout de leurs doigts, geste que l'on remarque chez les voyantes professionnelles.
- Jules Romains -
COMMENT DÉVELOPPER CETTE CAPACITÉ ?En suivant l'exemple de Jules Romains. En effet, les résultats qu'il a obtenus lui ont paru si convaincants que lui-même s'est entraîné à « voir sans les yeux ». Selon lui, il faut s'efforcer « de voir hors de soi, d'atteindre l'objet à la distance où il se trouve ; il faut oublier qu'on a un bandeau, ne point penser à ses yeux... Faire comme si on avait naturellement le pouvoir d'entrer en contact avec des choses extérieures... » Dans cet état, écrit-il, il a entrevu « avec une objectivité, une extériorité saisissantes dont on ne peut se faire une idée sans les avoir éprouvées, la couverture jaunâtre d'une brochure, un sac de voyage à fermoirs nickelés... »