Bonjour Silence, je peux peut-être ajouter quelques mots au sujet de l'alphabet de l'Ogham :
Les Druides avaient un alphabet secret hiératique, une méthode spéciale pour communiquer entre eux. C'était un ancien alphabet irlandais en usage vers 600 avant notre ère, l'alphabet de l'Ogham, ou Beth-Luis-Nuin. Les lettres sont disposées phonétiquement en cinq groupes de cinq lettres; elles représentent aussi des combinaisons de voyelles et de consonnes.
Chacune des 25 lettres de cet alphabet a son propre nom qui est celui d'un arbre ou d'une plante ou d'éléments naturels comme l'éclair ou la mer, ce que l'on comprend encore mieux si l'on se rappelle que l'on parle d'un peuple qui vivait près du monde naturel, menant une vie dictée par le cycle des saisons; d'un peuple qui reconnaissait l'Esprit dans toutes les entités vivantes.
Les cycles temporels étaient connectés à l'alphabet des arbres d'une façon plus ou moins directe, par l'appellation des treize mois du calendrier celtique selon 13 des 25 noms de lettres.
L'alphabet des arbres fut en usage jusque vers 700 de notre ère, ou peut-être un peu plus tard, caché dans les monastères de l'Eglise celtique, ou culdéenne. L'utilisation de cet alphabet était symbolique, et ne servait pas au langage ou à l'écriture au sens moderne du terme. Chaque lettre était le sens d'une multitude d'idées et de pensées, se rapportant à la cosmologie et à la philosophie celtiques.
Les lettres de l'alphabet des arbres étaient communément comme une série d'entailles sur les rebords de lattes de bois ou de bâtons, pour former des traits sur une ligne droite, ou une tige. Une version plus avancée mettait ces bâtons dans un cadre carré, ou chacun tournait au toucher, et devenait une sorte de mantra; très semblable au moulin à prière tibétain qui tourne avec le vent. L'Ogham était aussi gravé sur les pierres, utilisant le rebord de la pierre comme ligne, la lecture des lettres se faisant habituellement de bas en haut, mais cela dépendait dans une certaine mesure du rebord utilisé. Quelques 360 pierres ont été conservées en Irlande, au Pays de Galles, dans le sud de l'Angleterre, dans l'île de Man et en Ecosse. Dans le nord-est de l'Ecosse, les insciriptions sont en Ogham picte du Dalriada, ou royaume d'Argyll.
Les initiés pouvaient communiquer entre eux avec l'Ogham en l'utilisant comme un langage de signes. Avec l'Ogham de la main, la communication pouvait être effectuée en indiquant les associations des phalanges des doigts avec chaque lettre, ou en formant les lettres en croisant les doigts.
De même l'Ogham du nez et l'Ogham du menton utilisaient les cinq doigts de la main pour former les traits croisés des lettres contre l'axe du nez ou du menton. Naturellement, des idées beaucoup plus complexes connectées aux significations des lettres pouvaient entrer en jeu, mais c'était surtout une affaire de charmes. On pouvait très facilement, devant d'autres personnes,avoir une conversation ordinaire avec quelqu'un, et en même temps envoyer des signaux qui étaient complètement différents. En fait, ce système de communication donnait aux Druides tant de pouvoir que des édits royaux furent promulgués pour les empêcher de converser en Ogham.
Chaque collège de Druides développa probablement sa propre version de significations associées au Beth-Luis-Nuin, tout à fait comme les dialectes régionaux.
Pour comprendre le pouvoir de l'Ogham, il est nécessaire de réaliser que pour les Druides du passé comme du présent, il est plus qu'un système de communication; c'est aussi l'une des clefs qui ouvre une porte sur un monde parallèle de connaissance, de significations et d'associations.
source : - Tarot Celte des Arbres - Liz et Colin Murray - éd. Le courrier du livre -sympathie