Depuis la nuit des temps, l'achilée a été tenue pour une plante notable. Elle servait déjà d'offrande il y a plus de 60000 ans : les échantillons de pollen prélevés dans une tombe d'un homme de Neanderthal du nord de l'Irak actuel montrent sa présence. Elle a été mentionnée par Dioscoride et par Pline, qui raconte que le centaure Chiron enseignait à Achille à préparer un baume à base d'achilée pour soigner ses guerriers.
La capacité de l'achilée à soigner un saignement était bien connue aux Amériques et au Canada, où les peuples indigènes s'en servaient pour soigner les blessures. Les feuilles étaient mastiquées comme panacée.
C'était la plante préférée des herboristes saxons et médiévaux, et un important ingrédient de la médecine traditionnelle chinoise.
Cette propriété antihémorragique était connue dans l'ensemble de la Grande-Bretagne et de l'Ecosse, ce que reflètent plusieurs de ses noms populaires, comme l'herbe aux coupures ou l'herbe aux charpentiers. Les Highlanders l'utilisaient comme un baume de guérison et la brûlaient pour repousser les insectes, usage connu aussi en Amérique du nord. Les études ont montré qu'elle renferme des composantes insectifuges.
Dans les îles Orcades, l'achilée traitait la dépression. En Ecosse, on la considérait comme appropriée pour les moutons et les boeufs.
Les tiges d'achilée ont été utilisées pour la divination tant en Chine qu'en Grande-Bretagne. En Chine, le Yi King, le Livre des Transformations, se sert de 50 tiges. En Grande-Bretagne elle servait à la divination de l'amour. Jadis, il y avait des relations entre ces régions extrêmement distantes : des centaines de momies de l'âge du bronze ont été découvertes dans l'ouest de la Chine avec des vêtements (dont des jambières en tartan) et de l'ADN les reliant aux terres celtes, cependant, l'utilisation de cette même plante pour la divination est plus probablement due au hasard.
En Angleterre, l'achilée était un remède contre les hémorragies nasales : une feuille était placée dans la narine pendant que le chaman chantonnait : "Achilée, achilée, porte un faux coup. Si mon amour m'aime, mon nez saignera maintenant."
En Ecosse, les femmes ou les jeunes filles qui voulaient connaître leur futur mari ramassaient une achilée les yeux fermés, un matin de mai en récitant : "Bonjour, bonjour à toi, brave achilée. Trois fois bonjour à toi. Je te prie de me dire aujourd'hui ou demain qui sera mon vrai amour."
Les Druides modernes doivent trouver de nouvelles manières d'utiliser l'achilée comme un outil de divination, afin d'élargir son application à d'autres domaines de la vie.
source : - L'oracle druidique des plantes - Philip et Stéphanie Carr-Gomm - éd. Véga
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