silence Admin
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| Sujet: Tarot en Egypte Dim 18 Déc - 9:50 | |
| tarot en Egypte
Court de Gébelin publia une collection de volumes ; groupés sous le titre général Le Monde primitif analysé comparé au monde moderne. Au tome VIII de son Lyre, Gébelin expose sa théorie sut les origines du tarot son utilisation en Egypte, à l'époque où fleurissait la culture des pharaons. Le système philosophique de ces derniers permit à Gébelin de rapprocher les symboles des cartes du tarot de ceux qui caractérisaient la mythologie grecque et d'en conclure que l'art divinatoire du tarot devait probablement ses origines aux pratiques de divination que les Egyptiens connaissaient.
Selon la mythologie égyptienne, Thot est le dieu de la magie, le grand prêtre d'Osiris qui voyage sur le char de Râ, le créateur, et connaît toutes les étoiles de la Voie lactée. Thot est également l'inventeur de l'écriture et celui qui connaît le verbe.
Thot est le père d'Isis, sœur et épouse d'Osiris, le Soleil. Selon la légende, Set ou Thyphon, le dieu des Ténèbres, s'empara par la force d'Isis, après avoir tué Osiris dont il jeta la dépouille dans le Nil. Mais Thot l'apprit et vint libérer Isis des mains de Set, en lui révélant alors une conjuration qui lui permettrait de faire revivre Osiris et de le délivrer de la malédiction de Set.
Tandis qu'Isis parcourt l'Egypte à la recherche d'Osiris, leur enfant, Horus — le Soleil, selon la mythologie égyptienne — meurt, subrepticement piqué par un scorpion. Isis est terrassée par le chagrin; mais de ses larmes s'échappe le char de Râ dont descend Thot pour se porter au secours de sa fille. Thot prononce alors la formule qui rend la vie à Horus. Isis retrouve la dépouille de son cher Osiris qui revient à la vie, lorsque la conjuration est prononcée. Ils conçoivent alors un second fils à qui ils donnent le nom d'Harpocrate.
Gébelin affirme que les cartes du tarot représentent les séquences du livre de Thot, et compare les analogies qu'évoquent ses images avec la signification de l'écriture symbolique et des rites égyptiens, tels qu'ils nous sont révélés par les oeuvres d'art et les monuments de ce peuple.
Ce mythe reflète toute une symbolique des mystères de la vie, de la mort et de certains états à d'autres, tout un processus de recherche et de libération, c'est-à-dire le parcours des aspects animiques et circonstanciels de la vie d'une personne, les circonstances qui peuvent accompagner son existence transitoire en ce monde et la manière d'en tirer parti pour parvenir à la sagesse, à l'équilibre intérieur et à l'harmonie extérieure.
Dans le premier volume de son oeuvre, Gébelin, dans un chapitre intitulé "Sur le jeu des tarots", traite de ses origines, explique ses allégories et démontre que le tarot est la source des jeux modernes de cartes à jouer.
Selon ce même auteur, le tarot aurait été introduit en Europe par les tziganes égyptiens qui, chassés d'une contrée à l'autre, passaient d'un pays à l'autre parcourant ainsi tout le continent européen. Gébelin explique, par ailleurs, l'origine de la dénomination "tarot" par la réunion des deux vocables égyptiens Ta, qui signifie chemin et Ro, royal.
Il semble en tout cas indéniable que le tarot ait été très tôt connu au nord de l'Italie, au sud de l'Allemagne et de la France, précisément en Provence. Il ne serait alors guère surprenant que le tarot nous vienne de pays fort lointains, car cette zone géographique était une voie de passage qui, précisément à l'époque où l'usage des cartes semble se répandre, constituait le centre du Saint Empire romano-germanique. Cet empire s'étendait alors sur une grande partie de l'Europe centrale et sur l'Italie. Le sud le la France était en fait un carrefour névralgique où 'effectuaient de nombreux échanges de toutes sortes: commerciaux, culturels, etc.
Parlant du livre de Thot, Gébélin commente "qu'en effet cet ouvrage existe. Ce livre égyptien est tout ce qu'il reste des magnifique bibliothèques du peuple du Nil. Et c'est un livre à ce point courant que jamais aucun érudit, avant nous, n'en a soupçonné l'origine illustre. Ce livre est composé de soixante-sept ou plus exactement soixante-huit pages peintes, divisées en cinq groupes, chaque groupe illustrant diverses choses amusantes et instructives. En un mot, ce livre est le jeu du tarot. Il s'agit d'un jeu fort beau, de par la qualité et la quantité des figures qui apparaissent sur les lames. Le jeu du tarot s'est répandu dans de nombreux pays, pourtant le sens des figures n'a jamais varié".
Gébelin affirme que ses origines sont si anciennes qu'elles se perdent dans la nuit des temps; aujourd'hui nous ne pouvons en effet dire où et quand il fut conçu, ni quel en était le thème central autour duquel furent développées d'aussi extraordinaires figures, figures qui peuvent sembler presque trop disparates pour former un ensemble dont l'intégrité constitue une énigme que personne n'a essayé de résoudre — Gébelin se réfère alors au XVIII' siècle. Et de commenter que ce jeu a été considéré comme trop peu important pour mériter même l'attention de ceux qui se consacraient à l'étude des cartes.
Ces érudits —affirme-t-il — ne se sont penchés que sur l'étude des cartes françaises, ou plus exactement sur celles qui étaient répandues dans la ville de Paris et dont les origines sont bien plus récentes. "Après avoir démontré qu'il s'agissait là d'une invention moderne, ils crurent avoir épuisé le sujet".
La comparaison des quatre couleurs du jeu de cartes du tarot avec les quatre institutions égyptiennes suscite une curiosité certaine: les épées représenteraient les pharaons et la caste militaire; les bâtons, l'agriculture, richesse de l'Egypte et cadeau des Dieux; les coupes, la caste des prêtres qui étaient chargés de garder jalousement le culte des dieux et qui transmettaient la sagesse tandis que les derniers symboliseraient le commerce.
C'est ainsi que Gébelin compara les symboles égyptiens et les représentations illustrées des cartes du tarot.
L'Arcane majeur de la lune, où l'astre apparaît déversant sur terre des sortes d'effluves qui font gémir les chiens à leur contact, n'a d'autre signification que la fertilisation de Egypte au moment des crues du Nil. Le crabe, qui est illustré dans la partie inférieure de la carte, est le signe zodiacal du Cancer; en effet, lorsque le Soleil et la Lune abandonnent ce signe, le Nil se gonfle et les eaux qui en abordent sur les rives et les terres adjacentes produisent limon rouge qui va fertiliser toute la vallée.
Les chiens qui sont illustrés sur la carte de la Lune feraient allusion aux gardiens égyptiens de la porte du Soleil, c'est-à-dire les Tropiques, ou encore les deux colonnes d'Hercule, représentées par deux tours et au-delà desquelles ne peuvent s'aventurer ni le Soleil ni même la Lune, selon la mythologie égyptienne.
Sur la carte qui représente le Soleil, les deux enfants, qui apparaissent sous l'astre, sont Horus et Harpocrate, c'est-à-dire les deux enfants d'Osiris, l'astre roi.
Sur l'image qui représente la Roue de Fortune apparaît un homme avec une tête de chien. Il s'agirait du compagnon de Thot sur son chemin ascendant, tandis que Set, le Dieu des Ténèbres, accompagnait sa route descendante.
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